Député national à l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo pour le compte du Parti Lumumbiste Unifié –membre de la Majorité Présidentielle, Patrick Muyaya pense que l’organisation du dialogue est capitale pour permettre la tenue des élections dans les bonnes conditions. Au cours d’une interview à la rédaction Eventsrdc.com, l’élu de la Funa a confié que comme en 2006 et 2011, son parti aura certainement un candidat à la magistrature suprême en 2016.
Quant au dialogue, il a soutenu que : « Si mon parti est associé, sa direction aura à apporter sa contribution conformément à notre volonté qui est celle de voir le peuple allait aux urnes », a-t-il déclaré. Le benjamin de l’Assemblée nationale est l’un de rares élus nationaux qui motivent les jeunes rd-congolais à l’entreprenariat pour transformer l’économie nationale.
En étant qu’un député du PALU, membre de la MP, qu’est-ce qui tarde la mise en place du comité préparatoire du Dialogue National et Inclusif que prône Joseph Kabila ?
Je suis député national. Je ne saurai peut-être pas vous donner les raisons de ce qui se passe en dehors de l’institution dont je suis membre. Le dialogue dont vous parlez, a été initié par le Président de la République Joseph Kabila Kabange. Il en a fixé les termes de référence. Je crois savoir aussi que c’est un dialogue qui est voulu national et inclusif. C’est un dialogue qui dépasse le cercle de la majorité. Ces assises requièrent la participation de l’opposition qui doit faire partie de sa modération ou de sa direction. Je crois que si les choses ne seraient pas encore effectives, c’est parce que les violons ne se sont pas encore accordés entre les deux principaux camps. C’est-à-dire ceux qui au niveau de la majorité pilotent l’initiative et qui sont en contact avec les amis de l’opposition, n’ont pas encore trouvé un terrain d’entente sur un certain nombre de questions. Mais je crois que le principe du dialogue est acquis et le Chef de l’Etat l’a si bien dit. Je crois que la suite est favorable.
Selon nos sources, ce comité viendra des Nations-Unies. Partagez-vous cette opinion ?
Non. Pas du tout. Dès lorsque l’ordonnance présidentielle qui convoque le dialogue a défini les missions d’une modération ou d’une facilitation. Le Président l’a dit les congolais sont assez mûrs pour discuter des choses qui leurs concernent. Mais certains compatriotes pensent qu’il faut une médiation ou une implication internationale, nous ne trouvons pas d’inconvénient. C’est pourquoi la brèche de la facilitation a été ouverte. Et c’est une brèche qui pourra devenir effective le moment venu si les discussions établiront et qu’il faut une médiation pour la bonne tenue du dialogue.
Quelle sera la contribution du PALU dans ces assises ?
Je ne saurai pas vous dire ce que sera la contribution du PALU au dialogue parce qu’a priori le contenu est connu. Ce sont des questions qui permettent la tenue des élections dans les bonnes conditions. L’opinion nationale a parlé de l’enrôlement des nouveaux majeurs, de la sécurisation, du financement et du calendrier électoral. Au moment venu, si mon parti serait associé, la direction du parti aura à apporter sa contribution conformément à notre volonté qui est celle de voir le peuple allait aux urnes.
Au cas où il y aura des élections cette année. Le PALU alignera t-il un candidat ou pas ?
En effet, ce sont des questions auxquelles je ne peux pas vous répondre. Ce sont des questions qui requièrent une analyse collective de la situation. Depuis que le Parti Lumumbiste Unifié a renoué avec le processus électoral, il a toujours eu un candidat à la magistrature suprême. En 2006, c’était Gizenga au premier tour et Kabila au second. En 2011, c’était Kabila. Certainement que nous aurons aussi un candidat en 2016.
Les jeunes rd-congolais sont de plus en plus manipulés par les politiciens de la majorité et de l’opposition. En tant que leader, que dites-vous à cette catégorie sociale ?
De toute les façons, il faut comprendre les jeunes sont la catégorie majoritaire. Donc, vous ne pouvez pas concourir à une élection sans pouvoir obtenir une sorte d’appui ou de quitus de ceux qui votent les plus. Mais le problème est que les jeunes ne doivent pas seulement être ceux servent des marchepieds pour arriver au pouvoir. Les jeunes, à mon avis, doivent devenir des acteurs. Ils ne doivent plus être ce marchepied. Ils doivent être ceux qui concourent à la décision, ceux qui interviennent à certain niveau de responsabilité…
Ma candidature a été une ambition de révolte au départ parce qu’il n’était pas question de venir changer le monde, mais d’apporter notre contribution au changement du monde et à l’émergence d’une nouvelle République. Parce que les jeunes, nous nous considérons naturellement comme les porteurs du changement. Nous voulons changer le monde. Nous voulons le rendre meilleur. Mais pour changer le monde et pour le rendre meilleur, il faut en avoir l’opportunité. Et, pour avoir l’opportunité de changer le monde et pour disposer des leviers qui vous permettent d’agir, il faut venir en politique pour certains. Il faut devenir des acteurs dans les différents domaines qui leurs concernent. Puisqu’ici il s’agit de la politique, c’est comme ça que les jeunes doivent venir en politique, adhérer massivement dans des partis politiques, devenir des courants majoritaires et s’imposer au niveau décisionnel. Ce n’est qu’à ce prix que nous pouvons apporter une nouvelle dynamique dans la classe politique et nous cesserons d’être des marchepieds.
Avez-vous un projet particulier pour ces jeunes ? En entrepreneuriat par exemple.
Des projets particuliers pour les jeunes, c’est ma vie entre guillemets. C’est l’essence de ma matière politique. Il faut regarder la question des jeunes en plusieurs dimensions. Nous représentons 60% d’une population d’à peu près 70.000.000 d’habitants. Nous sommes à peu près 42.000.000. Autant, nous avons besoin des jeunes en politique, dans l’armée, dans la police et dans tous les secteurs de la vie nationale. Est-ce que nous-mêmes jeunes congolais avions-nous pris conscience ? Est-ce que nous en tant que dirigeants politiques cette fois-là avions-nous toutes les mesures que requièrent cette action ou requièrent cette implication ? Nous devons prendre conscience du rôle qui est le nôtre et de commencer pour l’avancement du pays.
En ce qui me concerne, je fonde mon action parlementaire sur 3 piliers. D’abord, l’éducation puisqu’ à travers elle nous tous, nous acquérons des outils qui nous permettent d’être utiles à la société.
Ensuite, l’innovation parce qu’au-delà du fait que nous devons étudier, nous devons faire preuve d’un esprit de renouveau. C’est-à-dire qu’il ne faut pas terminer les études et rédiger une demande d’emploi pour être embauché quelque-part. Il faut faire comme vous avec Eventsrdc.com. Il faut créer. Vous vous avez crée votre site d’informations qui vous permet aujourd’hui de vivre. Lorsque nous tous jeunes congolais sortant des universités écrivons des demandes d’emploi dans quelques entreprises qui existent ici au pays, il y aura saturation des dossiers. Lorsque nous tous utilisons Facebook, nous oublions que le créateur de ce réseau social est un étudiant qui n’a même plus terminé son cursus suite à une idée qui lui a rendu aujourd’hui milliardaire. Qu’est-ce que nous nous attendons ? Nous avons du potentiel.
Enfin, il y a notre démographie qui m’a toujours marqué. Est-ce que notre démographie aujourd’hui telle qu’elle évolue, constitue un atout pour nous amener au développement ? Parce que des choix individuels conditionnent des choix collectifs. Pour ma part, lorsque j’observe tous les gaps que nous avons. Je peux vous donner quelques chiffres. Au Congo Démocratique, je vous ai parlé d’à peu près 42.000.000 des jeunes. Dans cette tranche, nous avons à peu près 600.000 étudiants, à peu près 12 ou 13.000.000 d’élèves qui vont à l’école et à peu près plus 20.000.000 des congolais qu’il faut occuper.
Et, si nous entrons dans les débats de la qualité de l’enseignement qui est dispensée tant au niveau primaire, secondaire et universitaire, il y a beaucoup à redire. Mais le Congo de demain requiert des compétences. Est-ce que nous les jeunes d’aujourd’hui devons-nous continuer à croire simplement que les enfants sont une bénédiction ? Et, en avoir autant que nous pouvons ? Où est-ce que nous devons nous dire attention par rapport à l’évolution de la situation du pays ? Est-ce que ça ne serait plus responsable de pratiquer une fécondité maitrisée ? C’est-à-dire que nous faisons des enfants puisque nous avons les moyens de les prendre en charge. Ce sont là les types des questions qui guident mon action parlementaire. Je pense que de ce point de vue les jeunes congolais conscients des difficultés d’aujourd’hui, nous devons observer un certain nombre de choses notamment un contrôle sur comment nous faisons des enfants. Je trouve que c’est quelque chose de fondamental.
Retournons aux élections. Postulerez-vous aux prochaines législatives ?
Quand on est mouillé, il faut savoir se jeter à l’eau. Et, je crois que je suis suffisamment mouillé. Je me ferai l’obligation de me rejeter à l’eau autant de fois que cela me sera possible et autant de fois que mon parti me donnera l’opportunité de le faire.
Toujours dans la même circonscription ?
Voyons voir. Avec mes conseillers, nous essayons d’analyser. La question pour moi, c’est où est-ce que je peux être le plus utile pour le peuple ? Est-ce au niveau national ? Je ne sais pas. Est-ce au niveau provincial ? Peut-être. Donc, toutes ces questions sont des questions que nous analyserons le moment venu et nous en tirerons des conséquences qui nous permettront de nous positionner par rapport aux enjeux et aux échéances électorales futures.
Un message aux rd-congolais vivants au pays et dans la diaspora ?
Je présente d’abord mes vœux de bonne année et aussi une exhortation à faire de 2016. Une année historique tant pour nous et tant pour notre pays, et une année remplie de succès. Vous savez d’ordinaire quand nous présentons des vœux en début d’année, nous pensons naïvement peut-être que c’est l’année qui doit nous changer. Que c’est l’année qui arrive qui doit apporter la paix. C’est l’année qui arrive qui doit apporter la prospérité. Une année ne change que la date dans le calendrier. Mais ce qui change tout c’est notre détermination à œuvrer pour avoir effectivement cette paix. C’est notre détermination à travailler pour arriver à cette prospérité. Et, c’est notre détermination à travailler pour l’atteinte de nos objectifs qui feront de 2016, une année différente de 2015. Donc au-delà des vœux classiques, j’exhorte chaque congolais et congolaise à travailler effectivement pour le développement, l’épanouissement tant personnel que l’épanouissement du pays.
CINARDO KIVUILA