Patrimoines architecturaux en RDC, entre valorisation et désacralisation

Les patrimoines architecturaux en RDC revêtent un caractère historique. Ce n’est pas que le beau et l’attrait, mais surtout une véritable transmission des valeurs héritées, une identité culturelle qui demeure l’âme du peuple. Appelée 1er art, l’architecture occupe une grande place dans la valorisation des patrimoines culturels. Même si certaines œuvres architecturales en Rd-Congo sont ostensiblement désacralisées.

Des bâtiments durables, la Rd-Congo en regorge à foison. Le secteur de l’architecture en RDC vit son épanouissement mais encore faudrait-il remettre en cause le système dans la conservation des patrimoines architecturaux. Inhérente à l’économie nationale et aux secteurs culturel et touristique notamment, l’architecture rd-congolaise traduit pratiquement une volonté de s’épanouir et transmet un message aux générations futures mais reste butée à des nombreuses difficultés entre autres le problème d’urbanisation, les inondations et les lotissements archaïques.

Malgré tout, le secteur de l’architecture en RDC contribue à la valorisation des patrimoines culturels. « L’architecture fait référence à l’art. Et vous pouvez le remarquer, l’architecture permet souvent de refléter l’image ou l’identité d’un lieu spécifique d’une société ou d’une ville. C’est ainsi que la plupart des monuments architecturaux qui tiennent encore sont souvent vus comme des références à l’identité de tout un peuple, de tout un lieu. Quand vous prenez les grandes villes qui sont très touristiques comme Rome, Valence ou Venise, ce sont des villes qui sont plus visitées à cause des bâtiments architecturaux qui tiennent, et ces bâtiments ont toute une histoire », a souligné à Eventsrdc.com Joël Mukalay, architecte rd-congolais.

Halte à la désacralisation

Une œuvre architecturale a une valeur exceptionnelle et une symbolique référence. Elle est durable et traverse les époques. En Rd-Congo, le secteur bat de l’aile en dépit d’un épanouissement visible.

Plusieurs difficultés minent l’architecture au pays. Des mots sont durs pour les décrire. Certains bâtiments sont abandonnés à leur triste sort, d’autres démystifiés. Les exemples sont légion. « Le Versailles de la jungle », la luxueuse résidence de Mobutu à Gbadolite, pour ne citer que celle-là, en est une illusion parfaite.

« Déjà désacraliser quelqu’un ou quelque chose c’est lui retirer de son caractère sacré. Personne n’aime être piétiné. Nous aimons toujours garder un souvenir pour nos générations futures et aussi un modèle. Je pense que c’est un sale système, parce que nous devons perpétrer nos valeurs parce qu’il y aura des générations qui viendront après nous. Et ça doit constituer l’histoire même de notre pays », regrette Julie Ngate, architecte rd-congolaise.

L’architecture en RDC et des défis

Le secteur d’architecture en RDC est appelé à relever d’énormes défis notamment dans la création des bâtiments durables. Donner plus de crédit aux spécialistes locaux pour une architecture rd-congolaise qui tienne est également l’un des challenges importants.

« Le plus grand défi pour relever l’écosystème de l’architecture au Congo, porte sur l’éducation dans ce domaine. Parce que ceux qui vont demain construire, ce sont ceux qui étudient pour être professionnels dans ce domaine. Donc c’est eux qui sont pratiquement l’avenir de l’écosystème architectural au pays en général », estime Joël Mukalay.

Pour sa part, Julie Ngate estime qu’il faut créer des bâtiments respectueux de l’environnement pour réduire la pollution.

« L’objectif principal de l’écosystème de l’architecture c’est de créer des bâtiments respectueux de l’environnement. En faisant ainsi, les architectes feront de leur mieux pour réduire la pollution causée par les travaux mais celle produite pendant tout le cycle de vie d’un bâtiment », a-t-elle dit.

Le gouvernement doit également s’investir dans ce secteur notamment dans la préservation d’ouvrages et la construction de nouveaux bâtiments respectueux.

CHADRACK MPERENG