D’un côté, il y a le formel : les salons de beauté, les nail bars reconnus par l’État et de l’autre côté, nous avons l’informel constitué essentiellement d’un réseau de jeunes ambulants communément appelés « Bana vernis » dans le jargon kinois qui proposent leurs soins de porte-à-porte (manucure – pédicure artisanale).
Jugés trop chers, les bars à ongles et les salons des soins sont moins accessibles à un grand nombre de la clientèle. Ils proposent bien sûr une large gamme de soins. Mais malgré cela, de nombreux clients pour la majorité des femmes, préfèrent les prestations des esthéticiens de fortune qui font la ronde dans les rues de la ville, comme l’explique Bellevie Umba, étudiant à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication -IFASIC- : « Ce n’est pas une question de préférence, mais de moyen vue que je suis encore une étudiante, je me dis que partir dans les salons de beauté juste pour faire la manucure et pédicure, ça demande beaucoup trop d’argent et je n’ai pas de boulot ».
« Bana vernis » ou praticiens de la pédicure-manucure artisanale, vecteurs des maladies ?
Dans les rues et les places publiques de Kinshasa, les « Bana vernis » sont omniprésents. Cette pratique est prisée par les jeunes filles et dames. Celles-ci se plaisent à faire la propreté de leurs ongles auprès de ces jeunes gens à un prix réduit et discutable.
Malgré cela, cette pratique n’est pas sans danger. « Effectivement il y a des dangers, mais si on prend des précautions telles que la stérilisation des matériaux ou la disposition de ses propres outils, on peut courir moins des risques », explique Déborah Ngwato, étudiante a l’Université Protestante au Congo – UPC -.
Pour rassurer sa clientèle, Kinavuidi Manima, affectueusement appelé “Maradona” par ses clients, est l’un des esthéticiens de fortune le plus sollicité du quartier Nkulu dans la commune de Selembao. Il applique du dissolvant pour désinfecter ses matériaux et dit les stériliser pour éviter la contamination. « Cela fait 18 ans que je suis dans ce domaine, avec le temps, je me suis interrogé à plusieurs reprises à la question de la contamination, est ce que nos outils peuvent t’être vecteurs des transmissions des maladies ? La réponse c’est non, puisqu’au début et à la fin des soins j’applique de l’alcool sur les matériaux ».
Pour Larissa, prothésiste et professionnel du nail art chez Wiza Nail Bar, ces soins ne sont pas appropriés et les outils laissent à désirer. « C’est mieux de le faire dans un endroit approprié. Premièrement, il ya l’abri et deuxièmement il ya le service, les outils, les machines et la qualité de nos vernis qui ne s’enlèvent pas du jour au lendemain. les gens courent un grand danger pour un service qui n’est pas au top ».
Toutefois, les médecins ont une autre lecture vis- à-vis de ce phénomène de société qui a pris de l’envergure. La stérilisation des objets tranchants s’effectue à 100°C pour être rassurée sur la désinfection des microbes. Sachant que les soins appropriés ne sont pas donnés à tout le monde, il est conseillé de disposer de ses propres matériaux.
PLAMEDI MASAMBA / STAGIAIRE IFASIC