Photographie : “Parcours de l’eau” d’Arsène Mpiana, une exposition pittoresque et immersive

Immersion ébouriffante dans les mémoires, l’identité de l’artiste et celle des autres au cœur d’un voyage pittoresque à la bluffante et poétique exploration. Arsène Mpiana retrace le quinquennat de son travail à travers son exposition solo photo « Parcours de l’eau » démontrant le génie d’un “poète” à la philosophie éclectique du monde et de l’impact soucieux qui l’entoure. L’inauguration de l’exposition s’est déroulée le samedi 12 octobre 2024 dans la 3ème salle d’exposition de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa.

Sourires et bonne mine en ce jour d’octobre. Ça discute dans le rang des visiteurs juste devant la troisième salle d’exposition de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa en attendant l’ouverture des portes. Le soleil de plomb rétrécit et le ciel change d’humeurs, une allure grise pour prévenir l’arrivée des trombes d’eau. Un climat qui n’en dissuaderait pas pour autant la volonté de chaque visiteur tiré à quatre épingles à voir à quoi ressemblerait finalement ce « Parcours de l’eau ».

Des mots de circonstance et des témoignages qui prennent environ 20 minutes selon le respect de la préséance. Le modérateur, le Professeur Bwiza annonce le programme de la manifestation sous les regards impatients des visiteurs pour la plupart des ambassadeurs et des artistes. Un moment marquant pour célébrer le plein génie d’un artiste au travail prodigieux truffé de transcendance.

Dans son speech, le Directeur général de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, le Professeur Henri Kalama Akulez a salué le travail de longue haleine réalisé par Arsène Mpiana qui va “au-delà d’une pratique photographique focalisée sur les données primaires du visible”.

« Il se sert plutôt de la représentation du monde réel, qu’il retouche à sa guise, pour partager sa philosophie et proposer une interprétation du monde ou des mondes qu’il exalte », précise-t-il.

Les discours ainsi faits, les portes de l’exposition s’ouvrent enfin aux friands visiteurs alors qu’il tombe des cordes.

La grande plénitude

À l’intérieur de la 3e salle d’exposition, la scénographie est saisissante. Des photos accrochées sur le mur et celles montrées sur l’écran led dégagent une fière allure. Quel bonheur messieurs ! Les visiteurs plongent dans un voyage sans fin de plénitude. Une ville de Kinshasa sous les eaux dans une crue débordante, des pêcheurs de crocodiles Banunu sur le fleuve Congo, un père ex-militaire prêt à se baigner dans la piscine à la Cité de la N’sele, l’élégance de chaque photo conquiert la curiosité des visiteurs.

« Parcours de l’eau », c’est aussi une belle brochette de discours placardés sur les murs, des photos accrochées sur les boîtes à archives et un marché de crocodiles et de poissons fumés, des animaux consommés par Arsène Mpiana durant ses quatorze jours sur passés sur le bateau sur le fleuve Congo.

« Deconnexison perpétuelle », « Passeport », « Epela »… Arsène Mpiana a passé en revue son travail entamé depuis 2019 qui fait pâlir d’envie. La curatrice, Rosario Mavuela a loué les mérites d’un très bon photographe. « Arsène ce n’est pas un bon photographe, c’est un très bon photographe. Il est la personne idéale pour le département de la photographie de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Il a une grande capacité de travail », a-t-elle dit.

Notons que cette exposition photo solo ira jusqu’au 26 octobre 2024.

CHADRACK MPERENG