Les rd-congolais s’entretuent au quotidien sans s’interpeller. Cette situation est visible et réelle dans la piraterie des œuvres phonographiques et vidéographiques sur toute l’étendue de ce pays continent. Des jeunes de la vingtaine à la quarantaine s’illustrent dans cette pratique sans être interpellés par la police nationale congolaise, ni par la justice, encore moins par les services de renseignement.
A ce jour, la musique est la discipline artistique la plus piratée avec ce slogan le plus diffusé dans les carrefours et autres places publiques : « tozo teka flash disk na muziki ya ofele », traduit « nous vendons les flash disk avec de la musique gratuite ». Ce phénomène prend de plus en plus d’ampleur et c’est chaque année que des milliers de dollars qui se perdent sans atteindre les concernés.
Chose grave. Les artistes musiciens et toutes les personnes qui dépensent dans ce circuit musical ne se plaignent pas et n’interpellent pas les autorités compétentes pour traquer ces pirates à ciel ouvert. Or, nous le savons très bien qu’ils dépensent considérablement pour l’enregistrement de ces chansons, les tournages des clips et d’autres.
A la Place Victoire, en plein centre de Kinshasa, beaucoup de jeunes y ont installé leurs cabines téléphoniques et discothèques sur PC, et parmi les services organisés, la vente gratuite des chansons après l’achat d’une carte mémoire ou d’un flash disk. Cette possibilité donne à l’acheteur la possibilité de recevoir gratuitement quelques chansons de son choix en toute tranquillité, mais comme bonus.
À la question de savoir si cette pratique ne présente pas un manque à gagner pour les auteurs de ces chansons, quelques sujets approchés par la rédaction d’Eventsrdc.com ignorent totalement cela. Pour eux, c’est une forme de récompense vis-à-vis de personnes qui achètent les cartes mémoires et il n’y a aucun mal.
Certains sont même allés plus loin, accusant le gouvernement rd-congolais d’être à la base de cette triste réalité par le simple fait que les jeunes n’ont pas d’emplois capables de les occuper afin qu’ils cessent cette mauvaise pratique.
« C’est la faute au gouvernement qui ne veut pas donner aux jeunes du travail. Si aujourd’hui, j’ai un bon travail, vous ne me trouverez plus dans cette pratique », nous a confié un jeune qui a préféré garder l’anonymat. De rajouter : « Ce n’est pas un manque à gagner pour les musiciens, car, certaines musiques sont déjà anciennes et ces auteurs ne s’y intéressent même plus. Lorsqu’une personne qui vient acheter sa carte mémoire, c’est tout à fait logique que l’on puisse lui envoyer quelques chansons gratuitement ».
Chose inquiétante dans cette affaire, aucune mesure n’a jamais été prise pour interpeller les auteurs de cette pratique qui chaque jour, est en train de prendre de l’ampleur et détruit l’avenir de l’industrie musicale rd-congolaise et bizarrement, ils ont la morale tranquille bien que les auteurs de ces chansons fournissent beaucoup d’efforts pour les réaliser.
Au quotidien, ces gens se font beaucoup d’argent avec cette pratique car selon un autre qui a également préféré garder l’anonymat, personne ne peut accepter rester toute la journée sous le soleil pour un travail qui ne produit rien; ceci laisse croire qu’avec cette pratique, ils se font de l’argent qui peut aller directement vers les auteurs de ces chansons si et seulement si le gouvernement à travers les instances citées ci-haut prenait des mesures sérieuses.
Quid du rôle de la Socoda, de l’ANR et de la justice
La société congolaise des droits d’auteur – SOCODA -, l’agence nationale de renseignement – ANR – et la justice sont visiblement ignorants de cette réalité qui n’est pas bénéfique pour l’industrie musicale de la République Démocratique du Congo.
Ils sont, par ailleurs, invités à prendre des mesures afin que les sanctions soient infligées aux auteurs de cette mauvaise pratique et par la suite, remettre les musiciens rd-congolais dans leurs droits.
TRESOR TSHINKUNKU