Une première étape décisive. Le secteur culturel en République Démocratique du Congo qui a longtemps traîné son spleen, pourra enfin voir la lumière au bout du tunnel avec la loi sur la politique culturelle dont le projet a été présenté et adopté lors du dernier conseil des ministres, le vendredi 30 août 2024 à Kinshasa.
La culture, cette âme du peuple, est un socle de tout développement et sur lequel reposent les valeurs identitaires. Elle est au cœur de toute construction sociale. Fort malheureusement, la culture n’occupe pas la place qu’elle devait en RDC et continue de battre de l’aile.
Depuis plus de vingt ans, les artistes sont dans un combat perpétuel de reconnaissance du secteur culturel. La volonté de faire changer la donne y est, mais leurs voix ne sont que très rarement ou jamais entendues. Pourtant, la culture demeure un pilier important de diversification de l’économie nationale. Les ministres de tutelle se sont succédés, les années sont passées mais le statu quo a tristement demeuré. Cette politique culturelle tant recherchée n’a été que chimère jusqu’à l’arrivée à la tête du ministère de la Culture, Arts et Patrimoine de Yolande Elebe Ma Ndembo, culturelle pragmatique invétérée, qui a décidé de casser le plafond de verre prenant le taureau par les cornes.
Consciente des difficultés qui étranglent le secteur culturel et déterminée à changer le narratif dans la communauté artistique, Yolande Elebe fait renaître l’espoir pour la valorisation culturelle et l’émergence de ses sous-secteurs. Lors du dernier conseil des ministres, elle a présenté le projet de loi portant principes fondamentaux relatifs à la culture et aux arts en République Démocratique du Congo.
« Ce texte fixe les principes fondamentaux notamment sur le financement du secteur de la culture, sur la protection et la promotion des langues nationales et locales, sur la politique de restitution des biens culturels exportés illicitement à l’étranger, sur l’économie de la culture (sa contribution à l’économie nationale et du développement durable) et sur la promotion des arts (musique, lettre, cinéma et danse, etc.) », renseigne le compte rendu du dernier conseil des ministres lu par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.
Et de poursuivre : « Elle a précisé que ce cadre législatif se conforme aux normes internationales et prend en compte la valorisation de l’identité culturelle de notre pays dans sa diversité et la protection artistique. Il facilitera ainsi la bonne marche du secteur culturel du pays dans son ensemble, d’autant plus que les artistes et opérateurs culturels ont réclamé depuis plus de 20 ans son adoption. »
Une première étape qui ravive la flamme de l’optimisme dans le secteur culturel. Les artistes croisent les doigts et croient désormais à une loi sur la politique culturelle qui pourra revoir beaucoup de choses et changer leur statut. Ils exhortent les parlementaires de deux chambres à l’inscrire à la session de septembre pour qu’aussitôt voter et promulguer par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qu’elle entre en vigueur en 2025.
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CHADRACK MPERENG