Préoccupé par la catastrophe environnementale des rivières Kasaï et Tshikapa polluées par des substances toxiques déversées par des complexes miniers depuis l’Angola, le député national Guy Mafuta, a adressé une question orale avec débat au Vice-Premier Ministre en charge de l’environnement et développement durable, Eve Bazaiba et au Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
Le fléau de la pollution en grande échelle de la rivière Kasaï, important affluent du fleuve Congo et de la rivière Tshikapa, continue d’inquiéter. Cette catastrophe qui a dû causer des pertes en vies humaines, des animaux et l’arrêt des activités de pêche et de navigation, a en outre provoqué des éruptions cutanées et des maladies hydriques. Même si Kinshasa a dû installer des points de forage d’eau et envoyer des médicaments et des vivres aux populations touchées, l’épée de Damoclès est persistante.
Face à ce danger, le député national élu de Tshikapa, Guy Mafuta a adresse une question orale avec débat à Eve Bazaiba et à Christophe Lutundula sur la gestion diplomatique du dossier, conformément aux dispositions des articles 100 et 138 de la constitution rd-congolaise et aux prescrits des articles allant de 168 à 180 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale de mars 2019.
Une question orale adressée quelques mois après que Guy Mafuta, a interpellé plusieurs membres du gouvernement sur la pollution de rivière Kasaï. Face au risque grandissant de cette catastrophe, la nécessité réactive rapide s’impose pour mettre hors d’état de nuire, les vies des populations.
La question orale avec débat de Guy Mafuta s’articule autour des préoccupations suivantes :
Au ministre de l’environnement et développement durable :
1. En date du 09 août 2021, un communiqué officiel de votre ministère, faisant suite à celui du 02 août de la même année demandait à la population de s’abstenir des eaux des rivières Kasaï et Tshikapa à la suite de sa contamination. La situation a-t-elle évolué puisqu’il n’y a jamais eu d communiqué contraire.
2. A ce jour, soit huit mois après, avez-vous évalué l’impact environnemental, humain et économique subi par notre pays ?
3. Disposez-vous aujourd’hui des résultats fiables des analyses des eaux et autres sédiments ? Quand et dans quelles conditions ces prélèvements ont été faits ?
4. Avez-vous déjà identifié les victimes et évalué le degré de leurs afflictions ?
5. Qu’en est-il de l’aide du Gouvernement ? Jusqu’où a-t-elle était acheminée ? Quelles provinces et quelles zones ont-t-elle étaient servies ? Avez-vous un rapport quand à cette distribution ? Sachant que cette pollution a touché trois provinces de la République.
6. C’est l’eau qui était empoisonnée. Combien des puits d’eaux avez-vous creusé pour sauver la population ?
7. Quelle suite avez-vous réservée aux lésions vaginales subies par les femmes du Kasaï ? Constat du reste fait par vous-même.
8. Quel regard avez-vous sur votre gestion de cette catastrophe ? Travail achevé ? si non, que reste-t-il à faire ?
9. Que faites-vous du principe pollueur payeur ?
10. Au Katanga, pourquoi assistez-vous impuissamment à l’empoisonnement de nos compatriotes par l’exploitation criminelle et illégale des mines qui polluent leurs eaux et environnement ?
11. Au-delà des sanctions administratives, pourquoi ne pas emprunter la voie judiciaire pour sanctionner ces entreprises et indemniser les populations ?
12. A la suite du procès initié par les plaintes de 7.879 plaintes des victimes de cette pollution, quel peut être l’accompagnement du Gouvernement de la procédure d’exéquatur ?
Au ministre des affaires étrangères :
1. A ce jour, soit huit mois après, avez-vous saisi les autorités angolaises sur cette question ?
2. Qu’en est-il de la commission mixte qui devait être mise en place par nos deux États ?
3. Auquel deux nos pays revient la diligence ? Pourquoi donnons-nous l’impression d’être si faibles et si mous face aux angolais ?
4. Quel regard avez-vous sur votre gestion diplomatique de cette catastrophe ? Travail achevé ? si non, que reste-t-il à faire ?
5. Quel est la réaction de notre pays face à la maltraitance devenue la norme de nos compatriotes en situation irrégulière en Angola par les autorités angolaises ?
6. A la suite du procès initié par les plaintes de 7.879 plaintes des victimes de cette pollution, quel peut être l’accompagnement du Gouvernement de la procédure d’exéquatur ?
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ETIENNE KAMBALA