Face aux réglementations établies en République Démocratique du Congo, le gouvernement rd-congolais prend des mesures qui s’imposent à l’endroit de Starlink. Kinshasa promet des sanctions à l’endroit de ce fournisseur d’accès à internet via des satellites en orbite basse lancé par le milliardaire américain Elon Musk, si seulement s’il fournissait frauduleusement ses services. Les autorités pourraient prendre des mesures plus draconiennes avec une peine d’emprisonnement et une lourde amende à l’exemple de la Guinée face à toute personne physique ou morale qui faciliterait le déploiement ou la coopération sur son territoire.
Toute connexion au réseau Starlink, vente ou utilisation des équipements de la société du milliardaire américain, Elon Musk, qui s’affiche de manière ostentatoire pro-Kagame, est passible des sanctions en RDC, avertit l’Arptc. Kinshasa pourrait imiter Conakry (Guinée) qui punit d’une peine d’emprisonnement allant d’un an à cinq ans et d’une lourde amende de plus de 100 000 dollars, toute personne, physique ou morale, qui installe ou exploite le réseau d’Elon Musk.
Réactions du régulateur
Dans un communiqué daté du 15 mars 2024, l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications au Congo précise que “Starlink n’a obtenu aucun titre d’exploitation pouvant lui permettre de fournir ses services d’accès à internet ou tout autre service en RDC”. Et l’Arptc de poursuivre, “cela est de même pour les équipements de l’entreprise précitée qui n’ont pas encore fait l’objet d’homologation pour leur utilisation sur le territoire national”.
Starlink est un fournisseur d’accès à internet par satellite de la société SpaceX qui s’appuie sur une constellation de satellites comportant des milliers de satellites de télécommunications placés sur une orbite terrestre basse. Starlink est le premier fournisseur d’internet par satellite à choisir cette orbite plutôt que l’orbite géostationnaire, car elle permet de diminuer la latence (le temps de réponse) en la faisant passer de 600 ms à environ 20 ms. La constellation est en cours de déploiement depuis 2019 et repose sur environ 4 700 satellites opérationnels mi-décembre 2023.
Fin 2023, Starlink compte environ deux millions de clients dans une cinquantaine de pays, dont la France, qui ont autorisé la société à utiliser les fréquences nécessaires au système. Mais d’où vient alors, que la RDC ferme ses portes à Elon Musk ? Des sources bien informées rapportent que, pour les autorités de Kinshasa, le milliardaire américain a saboté la RDC en préférant s’implanter après le Nigeria, au Rwanda où Starlink a déployé le service internet par satellite qui servirait notamment à des fins militaires. Un an après, Starlink se rend à l’évidence que la RDC est le plus grand marché où ses affaires seraient rentables à court terme. Mais l’Artpc coiffée par la présidence de la République oppose un niet ferme à Musk : la dignité d’un peuple, l’honneur d’un pays ne sont guère négociables, même à coup des milliards de dollars.
Par ailleurs, la RDC développe une alternative locale au réseau de Starlink. Le Data center niveau Tier 3 sera opérationnel à Kinshasa, courant juillet 2024 sauf imprévu. La classification Tier 3 est, en effet, attribuée aux data centers disposant de multiples circuits d’alimentation électrique et de systèmes de refroidissement, avec une disponibilité de 99,982 % et une interruption maximale de 1,6 heure par an. Cette classification assure également une redondance des équipements pour garantir la continuité des services en cas de panne, une norme adoptée par des géants de l’internet tels qu’Amazon, Microsoft et IBM pour assurer la fiabilité de leurs services.
À l’ADN
Selon Dominique Migisha, coordonnateur de l’Agence pour le développement du numérique (ADN), ce projet s’inscrit dans la politique du président Félix Tshisekedi visant à attirer les investissements au pays et à promouvoir la souveraineté numérique en permettant le stockage local des données et le renforcement de l’infrastructure numérique.
« Le Chef de l’État a fait du numérique un pilier de sa politique publique. On veut aller vers une économie numérique […] et pour y arriver, nous avons besoin d’infrastructures qui répondent aux standards internationaux pour pouvoir stocker les données. C’est exactement ce qu’est en train de construire le partenaire Raxio », a-t-il conclu.
D’aucuns pensent que la République Démocratique du Congo est divisée dans la prise des décisions face à un investisseur qui est déjà devant sa porte. La sécurité est, certes, un élément majeur à ne pas négliger. Cependant, le gouvernement rd-congolais, à travers, l’Autorité de régulation des postes et des télécommunications au Congo – ARPTC et ses autres services spéciaux – est appelée à prendre des dispositions multiples et nécessaire pour préserver son intégrité territoriale physique et virtuelle face à tout espionnage et toute attaque qui passerait par Starlink.
OURAGAN / MCP, via mediacongo.net / EVENTSRDC