Grande mégalopole du continent, Kinshasa regorge une majorité des chrétiens même si elle s’avère être une ville laïque. Selon une étude de la société target menée en 2018, les églises de réveil se taillent la part du lion avec 38% d’adeptes dans la capitale rd-congolaise.
Aujourd’hui, la pullulation des églises de réveil est palpable. Elles sont plus attirées par les jeunes de moins de 50 ans souvent butés aux problèmes socioéconomiques du pays. Fréquenter ces églises s’avère pour beaucoup une véritable voie de salut. Cependant, certains pasteurs s’éloignent de plus en plus de leur mission de l’évangile pour faire de leurs églises un malicieux business.
À ce jour à Kinshasa, il est possible de compter dix églises sur une même avenue dont certaines sont côte à côte provoquant des tapages diurnes et nocturnes. Cette situation étrange suscite les questionnements des kinois.
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— EVENTSRDC (@EVENTSRDCCOM) January 18, 2022
Une motivation pécuniaire
Ayant le souci de bénir les enfants de Dieu, les pasteurs à Kinshasa prêchent la délivrance et la bénédiction en insistant sur les offrandes. Un message qui pour plusieurs kinois révèle la cupidité des hommes de Dieu. Même la plupart des pasteurs contactés par notre rédaction nous ont révélés avoir implanté les églises dans le but de gagner les âmes, beaucoup de chrétiens kinois restent cependant persuadés que plusieurs oints de Dieu les implantent pour se faire de l’argent. Au cours d’un culte dans une église sur place assisté par notre rédaction, le service d’offrandes a été organisé à 7 reprises. Assoiffés de la bénédiction, les fidèles font des offrandes pour arracher la bénédiction auprès des pasteurs.
Le manque du cadre juridique
En son article 22, la constitution rd-congolaise consacre la liberté de religion. « Toute personne a le droit de manifester sa religion, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des droits des autres », stipule-t-il.
Cependant, le fonctionnement de plusieurs églises de réveil n’est pas réglementé.
« Les dérapages occasionnés par l’exercice de la liberté de religion, qui se matérialise en Rd-Congo par la création incontrôlée des églises de réveil, sont dûs à l’absence justement d’un cadre juridique approprié et par conséquent d’un cadre institutionnel de contrôle », affirme Me Juslain Nsambana Bonkako dans l’une de ses publications intitulée Cadre juridique et limites des églises d’évangélisation ou de réveil en Rd-Congo.
Face à ce désordre, l’auteur propose par ailleurs, la mise en place des textes adaptés aux réalités particulières des églises au risque pour quiconque d’abuser de la liberté de religion.
L’État rd-congolais est appelé à réfléchir sur la matière afin de créer une loi qui régulera la création et le fonctionnement des églises en Rd-Congo.
FRANCIS AHUKA