La salle de spectacle du Centre Culturel Boboto accueille ce jeudi 30 mars trois artistes de divers genres. Ces derniers proposeront au public « New Beat-This is Congo » avec les Congolais Rachel Nyangombe et Bebson de la Rue, ainsi que l’Allemande Henrike Naumann qui s’intéresse à l’histoire de la musique.
Contactée, Henrike explique le contenu de ce concept qui tire ses origines en 1987 dans un club à Kinshasa où a eu lieu un événement pour lequel on a fait venir par avion un DJ de Bruxelles à Kinshasa. Il ne pouvait pas supporter la chaleur tropicale et par conséquent a dû passer la soirée à l’hôtel. Il a fallu chercher un remplaçant, qui ne pouvait être qu’un DJ rd-congolais.
Une tâche qui n’a pas été facile. « Ce DJ congolais devrait agrémenter la soirée avec des plaques belges. Peu de temps avant l’événement, il a pris de son temps pour se familiariser avec le son des plaques, mais n’a pas vraiment apprécié cette musique. Il voulait faire de cet évènement quelque chose de très excitant et a commencé à expérimenter avec la vitesse de lecture. Quand il a commencé la soirée avec l’EBM-plaque « Flesh » du groupe A split second sur 33tr/min au lieu de la vitesse de lecture de 45tr/min, les gens dans la salle étaient complètement dans l’euphorie. Par le ralentissement, la musique synthétique avait développé un groove jusqu’alors méconnu ». C’est ainsi se présente le contexte de ce projet soutenu par Goethe-Institut en collaboration avec le Centre Wallonie-Bruxelles.
Après cette nuit légendaire, les participants à la soirée ont rapporté au DJ belge ce que les rd-congolais avaient fait avec ses plaques. Ce dernier a laissé son sac à disques à Kinshasa, où par la suite s’est établi une petite scène New Beat. Le DJ a amené avec lui l’idée de la vitesse de lecture en Belgique et l’a vendu comme sa propre idée.
C’est à ce moment que le genre New Beat s’est répandu de 1987 à 1989 dans toute l’Europe occidentale, et la Belgique a eu sa propre légende rave. Voilà 30 ans après la genèse du New Beat, les musiciens congolais Rachel Nyangombe et Bebson de la Rue en collaboration avec l’allemande Henrike Naumann retrace l’histoire du genre à Kinshasa. Une soirée de musique, films, performances et objets de l’époque du New Beat.
PN