Après plus d’une année de léthargie, le ministre rd-congolais de la Culture et des Arts, Jean-Marie Lokundji trouve enfin une idée pour puiser au trésor public. Il souhaiterait organiser les États généraux de la Culture au premier trimestre 2021.
Selon nos sources proches du ministère dont il a la commande, le projet est littéralement prêt. Il ne lui manque que le budget pour le finir complètement et le présenter à la réunion du Conseil des ministres.
Pour renforcer son argumentaire écrit et verbal, il a recouru aux ministres provinciaux et/ou aux commissaires généraux en charge de son secteur pour connaître les vrais problèmes des provinces où ils gouvernent. Quant à la ville-province de Kinshasa, il a non seulement demandé à la commissaire Yvette Tabu ses soucis, mais aussi descendu personnellement sur terrain avec quelques parlementaires (députés nationaux et sénateurs) pour s’enquérir de quelques problèmes qui préoccupent les artistes et les culturels rd-congolais.
Est-ce important d’organiser des États généraux en République Démocratique du Congo ?
Certains analystes pensent que c’est inopportun. Car, depuis 2006, plusieurs rencontres ayant cette même dénomination et ce même caractère ont eu lieu au pays de Mikanza Mubyem sans que les conclusions soient appliquées afin de produire des effets positifs sur ce secteur.
Pour de nombreux artistes et journalistes culturels rd-congolais interrogés sur ce projet qui n’est pas nouveau, Jean-Marie Lokundji doit d’abord examiner les conclusions de toutes les assises en rapport avec sa juridiction, organisées par ses prédécesseurs depuis 2006 entre autres Marcel Malenso, Esdras Kambale, Jeanette Kavira, Baudouin Banza Mukalay et Astrid Madiya. Ensuite, penser à intégrer ce qui n’a pas été dit à ces époques et les dispositions numériques. Enfin, publier un document final qui englobera toutes ses bonnes intentions et qui seront appliquées par toutes les personnes concernées sur cette matière. « Les États généraux de la Culture en RDC ne sont pas une priorité. Le ministre veut juste marquer son époque. Je pense qu’il n’a pas assez d’éléments pour les convoquer. Les vrais problèmes sont connus et ont besoin de bonnes solutions dans un bref délai. La gestion de la Socoda est l’un des problèmes », a dit Maïka Munan -artiste musicien rd-congolais.
Pourquoi 800000$ ?
Ce budget estimatif ou souhaité par Lokundji est trop pour des États généraux, même s’il faudrait déplacer les ministres provinciaux et/ou commissaires de leurs provinces respectives, d’autres cerveaux rd-congolais de la diaspora, les artistes et culturels présents à Kinshasa la capitale, et la presse, et assurer d’autres charges.
Ce n’est pas tout. Il faudrait louer une salle dans un hôtel huppé de Kinshasa et renforcer la logistique. Il faudrait saisir et imprimer les conclusions en plusieurs exemplaires. « Le ministre et son cabinet connaissent très bien les réels problèmes de ce secteur tels que la réhabilitation des infrastructures laissées par les colonisateurs belges et feu le président Joseph Désiré Mobutu, le financement des projets innovateurs et les droits d’auteurs. Il peut bien solliciter ces 800000$ au gouvernement et l’affecté, par exemple, à la réhabilitation de quelques édifices culturels publics à travers les grandes villes de notre cher pays. Je cite le centre culturel congolais Le Zoo ou la salle Mongita qui sont abandonnées. Au fil du temps, il résolvera d’autres problèmes avec le gouvernement et la coopération. Cela aurait un impact direct en lieu et place des tables ronde, colloques qui au finish les résolutions souffrent d’application », a dit Patrick Nzazi -journaliste culturel, critique d’art rd-congolais et chercheur en développement culturel.
« Qu’il s’appuie également sur les mêmes parlementaires pour faire adopter le projet de loi sur la politique culturelle nationale présent à l’Assemblée nationale depuis l’époque de monsieur Aubin Minaku, alors président de cette chambre basse. C’est le ministre Banza qui l’avait déposé », renchérit une autre source.
Quelle place le président rd-congolais Félix Antoine Tshisekedi et son premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba accorde à la culture ? Pouvons-nous comparer la République Démocratique du Congo à d’autres pays africains et du monde ? Pouvons-nous parler de l’identité culturelle congolaise (RDC) ? Ces quelques questions restent posées.
RÉDACTION