Entre profusion et concurrence, le paysage médiatique rd-congolais vit une période sans précédent de son épanouissement et de son histoire.
Si les difficultés économiques demeurent le principal problème des médias rd-congolais à œuvrer selon les standards requis, le non-respect des règles du métier n’en reste pas moins palpable. Fake news, violation de la déontologie, non-respect de la vie privée des personnes surtout dans l’audiovisuel… la triste inventaire de ces débordements prend malheureusement de la place. Conséquence, plusieurs journalistes perdent leur crédibilité et s’éloignent du professionnalisme.
Dans le grand bouillon des médias rd-congolais, Bosolo TV s’est fait une place. Créé en juillet 2021 par le rd-congolais Israël Mutombo, présentateur vedette de l’émission « Bosolo na Politik« , ce média veut amener un nouveau souffle grâce ses programmes inédits qui marquent une véritable révolution audiovisuelle. Cependant, triste est de constater que Bosolo TV et son directeur général, bafouent le code de déontologie et d’éthique des journalistes en Rd-Congo. Peut-on vraiment parler de l’innovation ou d’un simple racolage médiatique ? Le média ne doit évoluer comme une jungle, mais doit être un secteur ou des lois régissant des textes doivent primer.
Les vêtements sacerdotaux désacralisés
En vue de mener à bien son métier, un journaliste doit impérativement respecter le code d’éthique et de déontologie. Emmené par l’esprit opportuniste pour s’en servir de tremplin, le journaliste s’éloigne malheureusement de son objectif. La malbouffe médiatique a remplacé l’objectivité.
Producteur de l’émission « Bosolo na Politik« , Israël Mutombo désacralise les vêtements liturgiques de l’église catholique romaine. Sans gêne, le présentateur vedette parodiant les pratiques et voix des prêtres catholiques, manque un certain charisme pour imposer une rigueur journalistique dans son émission. Comme si cela ne suffisait pas, le journal télévisé de Bosolo TV est souvent chanté par une présentatrice portant les vêtements des sœurs religieuses rd-congolaises de la congrégation des thérèsiennes de l’enfant Jésus. Une désinvolture qui ne passe pas et doit absolument être recadrée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, organe rd-congolais chargé de réguler les médias.
La CENCO aphone, certains catholiques jugent cette attitude inacceptable
Face au non-respect du code de déontologie et d’éthique par Israël Mutombo et sa chaîne de télévision Bosolo TV qui poursuivent avec leur parodie vestimentaire à l’égard des prêtres catholiques, la conférence épiscopale nationale du Congo – CENCO – brille par son silence. Pourtant, ces tenues liturgiques sont juridiquement protégées.
Philosophe rd-congolais et catholique pratiquant, Tony Sikila de Marie déplore le silence de la CENCO et parle du respect du copyright des tenues sacerdotales qui est protégé juridiquement.
« Sauf erreur de ma part, mais pour avoir été religieux, je sais que le copyright de ces tenues est juridiquement protégé. Le silence de la CENCO et de l’Archidiocèse de Kinshasa face à cette imitation burlesque de M. Israël Mutombo dit Sango Mokonzi a atteint des proportions démesurées. Il lui reste juste de célébrer la messe en direct pour plaire à son appétit du sacré. Il n’est même pas chrétien catholique. Pourquoi n’imite-t-il pas son prophète William Marrion Branham ? Le trouve-t-il plus sacré que les habits religieux et liturgiques qu’il use à sa guise? », s’interroge-t-il.
Les médias doivent œuvrer selon les règles de l’art. Tenir de la déontologie et de l’éthique s’avère impératif et contribue à protéger les journalistes de différentes manœuvres. Les enseignants des écoles de sciences de l’information et de la communication ont du pain sur la planche pour contenir et fixer les actuels apprenants et professionnels en devenir.
DANNY KABANGA