RDC – Cinéma : Le grand défi de distribution

En République Démocratique du Congo, même si la production cinématographique avance à pas feutrés, la problématique de distribution demeure.

Le cinéma rd-congolais est un secteur potentiellement riche mais qui manque de structuration et d’industrie. Pourtant, son marché est pourvoyeur d’emplois. Face à d’innombrables difficultés économiques auxquelles ils font face, plusieurs jeunes cinéastes continuent à croire à un cinéma résilient qui tient à se relancer. Beaucoup ont tout donné pour un métier qui constitue leur vie, leur avenir et leur passion.

L’acteur Moyindo Mpongo et le réalisateur Tshoper Kabambi. Ph. Dr Tiers

Alors que l’économie du cinéma rd-congolais semble être au centre des préoccupations de plusieurs professionnels du secteur, la problématique de distribution demeure même si la production avance discrètement. On assiste ostensiblement au manque ou presque des sociétés de distribution au pays. Après chaque production, les cinéastes rd-congolais se voient obligés de se tourner vers les distributeurs étrangers.

« Il faut faire un travail en amont. Ce qui implique avoir un éco-système dans l’industrie cinématographique. Et en aval, on aura des sociétés de distribution censées permettre l’éclosion du cinéma congolais. Et même des artistes aussi. Nous consommons  différemment des contenus européens, américains et asiatiques. Donc, on ne peut pas mettre en place une société de distribution congolaise sans tenir compte des vrais éléments culturels liés à notre consommation », a dit à Eventsrdc.com Dauphin Zangani, entrepreneur culturel.

Pour tous vos voyages à l’étranger. Ph.Dr.Tiers

Cession des droits aux acheteurs étrangers, un casse-tête ?

Même si d’aucuns estiment les sollicitations des distributeurs étrangers demeurent un casse-tête au niveau des droits de commercialisation et d’exploitation des œuvres rd-congolaises qui, une fois cédées à l’acheteur, ne donneraient pas accès aux œuvres pionnières du cinéma produites par le pays aux générations futures, Dauphin Zangani relativise : « Tout est question de business. La création artistique est une source très lucrative. Ça ne me dérange pas qu’un créateur puisse céder la distribution à celui qui à le potentiel de faire, même nous sommes sans ignorer que le cinéma est un outil culturel très important ».

La création d’une industrie cinématographique nécessite une véritable structuration qui passe notamment par la construction d’infrastructures adéquates de production et de distribution, la construction des salles de cinéma aux standards internationaux qui diffuseront des films.

En outre, les structures de production du pays doivent travailler en synergie avec les distributeurs de télévision locaux dans le but de promouvoir les œuvres nationales auprès d’un public déjà habitué par l’exotisme. Solliciter les services des distributeurs étrangers c’est bien mais il est nécessaire également de penser à son pays dans le cadre de ce processus. La matérialisation des structures de distribution doit impliquer l’État rd-congolais dans la mise en œuvre des moyens pour un cinéma qui veut renaître.

CHADRACK MPERENG