Bédéiste rd-congolais, Jérémie Nsingi veut marcher sur les traces de grands noms de la bande-dessinée mondiale. À travers ses récentes oeuvres, ce bédéiste immortalise les différentes célébrités rd-congolaises et américaines oubliées soient-elles. Grâce à cette double culture, Jérémie Nsingi saisit cette occasion pour rappeler à la jeunesse toutes ces figures iconiques. Déterminé à faire connaître les productions des jeunes bédéistes rd-congolais à l’international, il annonce une première grande fête de la BD à Kinshasa dans les prochains jours où les auteurs viendront des quatre coins du monde.
Parlez-nous de votre parcours professionnel de la bande-dessinée ?
J’ai commencé la bande dessinée professionnelle en 2001 avec des ONGd, puis la participation aux bd collectives et dans plusieurs magazines de la place jusqu’en 2010 où j’ai une série des bd scolaires gratuites pendant six ans.
À ce jour, combien de bandes dessinées aviez-vous déjà commercialisé ?
C’est depuis août 2019 que j’ai commercialisé mes bandes dessinées.
Comment s’appelle la dernière que vous aviez mis sur le marché et la prochaine ?
Ma dernière est Miss Diva 1. La prochaine porte la même appellation et est considérée comme le volume 2.
Pourquoi tant de célébrités dans ce premier numéro ?
C’était un choix personnel pour immortaliser ces héros presqu’oubliés et les remettre sur scènes comme s’ils vivaient encore et aux côtés de stars d’aujourd’hui comme de vrais potes.
Qu’est-ce qui vous a motivé à rassembler les célébrités ?
C’est leur histoire. La façon dont ils ont marqué et marque encore notre planète. J’étais motivé et je suis encore motiver de les rapprocher davantage de la jeunesse congolaise qui les apprécient beaucoup et rapprocher aussi nos deux cultures –congolaise et américaine.
Avez-vous reçu une subvention financière auprès du centre culturel américain pour assurer la promotion de ces deux pays à l’ère de Félix Tshisekedi où la coopération entre les Etats-Unis d’Amérique et la Rd-Congo sont au zénith ?
Non. Je n’ai reçu aucun financement. Comme je les dis ci-haut, c’est juste une manière pour moi d’immortaliser ces célébrités.
À quand le prochain numéro et quelles sont les célébrités américaines et congolaises que vous tenez à rajouter ?
Il est prévu pour fin juin 2021.Dans le volume 2, mes lecteurs et l’opinion découvront Papa Wemba, Mutombo Dikembe, Maman Kalunga et Dadju. Pour mieux comprendre 2, il est intéressant d’acheter aussi le 1.
C’est qui votre éditeur ?
Jusque-là, je m’auto-édite.
Votre travail marche avec les droits d’auteur. Dans quelle société êtes-vous affilié ?
Je ne suis pas affilié dans une société de droits d’auteurs. J’y penserai.
Après enquêtes, nous remarquons que les jeunes bédéistes ne sont pas regroupés en association. Pensez-vous à les réunir pour défendre vos intérêts communs ?
Depuis juillet 2020, nous les avons déjà regroupés au sein de la Nouvelle Dynamique de la bande dessinée congolaise Asbl que je pilote.
Que prévoyez-vous au courant de cette année 2021 ?
Nous préparons la 1ère fête de la Bd de Kinshasa pendant laquelle nous présenterons nos différentes nouvelles productions de bande dessinée de qualité en provenance de la Chine où nous l’imprimons à bon prix pour les vendre ici aux petits prix.
Qui participeront à ce festival ?
Les auteurs viendront de partout. Je cite les provinces de la République Démocratique du Congo, l’Afrique et l’Europe.
Qui selon vous peut parrainer cette première édition avec succès ?
Notre ministère de la Culture et des Arts, l’actuel ambassadeur américain en RDC Mike Hummer et le directeur général de l’Académie des beaux-arts Henri Kalama. Elle peut être sponsorisée par la Rtnc, Vodacom, Airtel, Africell, Orange, Maltina, D’jino, Belxteco …
Quel message adressez-vous à la cible de votre événement prévu au courant de cette année ?
Je les invite nombreux à venir célébrer avec nous cette 1ère fête qui vise à promouvoir notre culture par la bd, cet outil de divertissement et d’apprentissage à la lecture par excellence. Le programme sera riche avec pleines de surprises pour les divertir.
Et aux jeunes bédéistes qui n’ont pas encore rejoint votre navire ?
Eux aussi, je les invite à rejoindre nos efforts pour recréer ce marché marché local de la bd qui n’existe plus.
Retracez-nous l’arbre généalogique professionnel de la BD en Rd-Congo ?
Il y a d’abord eu la 1ère génération avec Albert Mongita et Mongo Cissé. Ensuite, la 2è génération avec Denis Boyau, Sima Lukombo, Lepa Mabila, Bernard Mayo, Ekunde, Djeis Djemba… Ils ont travaillé dans le fameux magazine « Jeunes pour jeunes » et les bd des éditions Médias Paul.
La 3ème génération a ramené le flux de la bd populaire bon marché avec Papa M’fumu’eto, Bamume, Aundu kiala, Kabos, Ntontani …
La 4e generation a révolutionné la bd congolaise avec plus de professionnalisme comme un peu en Europe. D’où, tout est parti. Il y avait Barly Baruti, Thembo Kash, Kizito Muanda, Pat Masioni, Fifi Mukuna, Asimba Bathy, Hissa Nsoli, Albert Luba, Alain Kojele, Al’Mata, Hallain Paluku, Pat Mombili, Albert Tshisuaka, Charly Tshimpaka, Serge Diatantu, Léon T…
La 5ème génération est venue après que la bd congolaise ait sombré à cause de la crise socio-économique. Leur lutte est de restaurer ce marché local comme au beau vieux temps. Il s’agit de Jérémie Nsingi, Mola Boyika, Yann Kumbozi, Gilson Kitoko, Reddy Nzita, Gloire Muluku, JP Bindo, Jason Kibiswa, Trésor Tshamala, Didier Kawende, Séraphin Kajibwami, Elias Mukengere, Mukuna Tshidibi Bad’art, Dody Lobela, Judith Kaluaji, Santa Kakese, Prisca Mena, Abelle Bowala, … Voilà à peu près, l’histoire de la bd dans notre Congo.
CINARDO KIVUILA