Depuis que le démarrage de la paie des affiliés de la Société congolaise des droits d’auteurs et des droits voisins – SOCODA – résidents à Kinshasa, a débuté le jeudi 13 août 2020, ceux des autres provinces s’inquiètent de leur sort et ne savent pas à quel saint se vouer.
Certains parmi eux ont approché notre rédaction pour manifester leur regret quant à ce traitement injuste. Car, depuis qu’ils ont adhéré cette société, ils n’ont jamais été payés. Et pourtant, à chaque fois qu’ils sortent des nouvelles œuvres, ils les déclarent auprès des services de la SOCODA.
Ils ont tous regretté d’être affiliés à cette société coopérative qui depuis plusieurs années à comme devise l’injustice. Sur les 26 provinces que comptent la République Démocratique du Congo, seule Kinshasa est favorisée. Là, également, ce ne sont pas tous les sociétaires qui perçoivent les montants correspondant à leurs droits. Qui dit montant, dit aussi clé de répartition. Comment procède-t-elle la SOCODA pour payer à Kinshasa ? Pourquoi seulement Kinshasa ? Plusieurs questions peuvent être posées et les gestionnaires de cette entité auront toujours des réponses pour se défendre.
Plusieurs artistes des 25 autres provinces ont préféré l’anonymat. Seul, le chanteur et animateur Guy Moller Mapamboli a souhaité d’être cité. Ce dernier regrette en ces termes : « Depuis que j’ai débuté ma carrière, je n’ai encore rien reçu de la part de l’ex. Sonéca ni de l’actuelle Socoda où je suis membre depuis sa création ».
De poursuivre : « Je pensais qu’en résidant à Lubumbashi, ma situation changerait. Or, elle est toujours la même. Avec mon collègue Jo Kizi, nous avions effectué plusieurs tours au siège provincial de cette société où nous avions rencontré le représentant Kisimba Kalasa, mais sans succès. Les mêmes pleurs et grincements des dents sont constatés dans la province de Lualaba où mon ami Fiston Ndenga est directeur provincial ».
À Goma, Bukavu, Kolwezi, Lubumbashi, Kisangani et Matadi, les artistes sont surpris de constater que ce sont seulement, les directeurs ont une vie aisée au détriment de leurs agents, des artistes et des autres créateurs. Ils estiment que ces derniers sont bien traités par la direction générale basée à Kinshasa, jadis, dirigée par Verckys Kiamuangana Mateta et actuellement, par Joseph Roger Nyoka Longo dit Jossart comme Président du conseil d’administration.
Rappelons que la société congolaise des droits d’auteurs et des droits voisins s’acquitte de la répartition du premier semestre 2020, depuis le jeudi 13 août dernier à son siège, situé sur l’avenue Kidisho n°3 dans la commune de la Gombe, à Kinshasa.
Selon le communiqué signé par son directeur général, Kolangbo Agu Michel, seuls, les artistes en ordre percevront les montants en rapport avec leurs droits.
Malgré la succession de plusieurs ministres de la culture et des arts depuis la création de cette société en mars 2011 jusqu’à ce jour, les artistes et autres créateurs pleurent toujours. La libéralisation de ce secteur comme ce fut le cas comme avec celui des télécommunications, des assurances, de l’électricité et de l’eau en République Démocratique du Congo, et la création d’une autorité de régulation s’avèrent très importante pour soulager les créateurs encore vivants et leurs ayants droits, plutôt que d’enrichir une minorité.
Inscrire cette matière à la session parlementaire de septembre 2020 à l’Assemblée nationale rd-congolaise ouvrira une nouvelle page dans l’histoire des droits d’auteurs au pays de Joseph Kabasele dit Kallé Djef. Tant que le gouvernement et le parlement demeureront silencieux, le monde criera au complot organisé avec les différents animateurs de la Socoda.
CINARDO KIVUILA