Du 27 mai au 5 juin 2021, la capitale rd-congolaise, Kinshasa, a vibré au rythme de la première édition de l’exposition « Liyolo Empreintes », organisée par la fondation Liyolo, en hommage au célèbre sculpteur rd-congolais Alfred Liyolo et ses 60 ans de carrière.
Durant 10 jours, (10h30’ à 17h30’), les amoureux de l’art plastique et des œuvres du Maitre Luyolo, (décédé le 1er avril 2019), se sont déplacés à KinArtStudio, dans l’espace Texaf pour découvrir la carrière de ce patriarche. Lors de cette activité, Mondele, Futi, Malambu et des pépites comme Kitebi, Monzari ou encore Elebe et Yekima ont rendu hommage de la plus belle manière au Maitre Liyolo.
Cet événement a aussi permis de découvrir que la Rd-Congo regorge une pluralité des talents, mais qui ne sont pas mis sous les projecteurs. La directrice de la Fondation Liyolo, Myoto Liyolo, a profité de cette occasion pour lancer un appel afin que soient construit des centres d’expositions ouverts au public.
« Après 10 jours d’exposition, on peut retenir que dans notre chère république, il y a un grand besoin d’avoir des centres d’exposition ouverts aux artistes, ouverts au public. Nous avons besoin de présenter nos artistes de manière valorisante », a-t-elle dit en conférence de presse le jour de la clôture de l’exposition.
Et de rajouter : « Pas dans un coin de rue ou à même le sol, mais plutôt dans des coins éclairés, sur des murs, pour donner de la valeur à nos œuvres d’art, que ce soit de la peinture, de la sculpture même de la décoration intérieure. La culture congolaise, c’est bien plus que de la musique ».
Un centre culturel et un musée à l’honneur de Maitre Liyolo
Puisque le combat de Maitre Liyolo, l’art plastique qui reste étrange en Rd-Congo, la Fondation Liyolo se donne la mission de construire un centre culturel et un musée dans la capitale rd-congolaise dans le but de faire redécouvrir, voire, faire accaparer le public, mais aussi les artistes l’art plastique, souvent relégué à l’arrière plan.
« Nous avons de grandes ambitions, déjà la construction du centre culturel Liyolo à Mont-Ngafula, ensuite, nous voulons transformer le domaine Liyolo en musée […] Nous avons déjà commencé des démarches avec des potentiels pays étrangers qui sont prêts à financer la construction de ce centre culturel. J’ai envie de dire que d’ici deux ans, ce sera fait parce en sachant que ça prend du temps », déclare-t elle.
« Nous avons une série d’activités pour mieux faire connaître le travail de Liyolo et toutes ses techniques à toute personne qui serait intéressée. Pour ce qui est du centre culturel, les activités de formation vont se faire dans les 6 mois tandis que la construction du musée prendra plus de temps », ajoute-t-elle.
Alfred Liyolo s’en est allé, mais il a laissé derrière lui un patrimoine artistique immense. Immense car son empreinte dans le monde de la sculpture a fait un véritable bond dès 1969, au retour de ses études en Autriche. Là où la sculpture n’était que timide et tâtonnante, Liyolo a osé briser les tabous et a introduit le bronze comme medium de travail alliant technicité et subjugation des sens.
ETIENNE KAMBALA