RDC : La culture, un secteur à géométrie variable

En République Démocratique du Congo, être appelé artiste ou acteur culturel sonne bien dithyrambique. Mais dans un pays où la culture occupe incommensurablement une place de choix, le marasme économique, infrastructurel et structurel affaiblit fort malheureusement les efforts engagés par les professionnels du secteur.

En République Démocratique du Congo, parler de la culture se résumerait à la musique, constatent amèrement plusieurs opérateurs culturels. Dans l’appui des industries culturelles et créatives, l’État rd-congolais a encore de gros progrès à faire. Dans un pays où la culture en plus d’avoir un pouvoir fédérateur, est un véritable patrimoine, le soutien de l’État aux projets culturels est presqu’inexistant.

Avec une part résiduelle de 24 millions USD alloués à la culture pour le budget de l’exercice 2022, la culture et les arts du pays n’ont pas produit des avancées significatives. Même si sur le projet de budget 2023 le taux pour le secteur culturel a connu une augmentation de 38%, l’absence constatée des artistes dans l’élaboration des lois de finances sonne comme un vrai hic. « Si on parle culture, on voit la musique. On n’a rien contre la musique, moi j’adore la musique parce que ça fait partie de notre héritage. Mais il n’y a pas que ça, il y a aussi bien d’autres compartiments de la culture », a déclaré l’artiste plasticien Freddy Tsimba à nos confrères de Cofinances.info

Alors que le gouvernement par l’entremise de la ministre de la Culture, Arts et Patrimoines a fait de la coopération culturelle, de la promotion culturelle, des infrastructures, des équipements culturels, de la propriété intellectuelle, des Instituts des Musées Nationaux, des fonds de soutien à la création artistique…ses priorités, la culture du pays continue de faire grise mine. Plusieurs artistes souffrent encore du manque de fonds d’aide par Kinshasa si ce n’est un soutien à géométrie variable en faveur de la musique. « De la même manière que les footballeurs, les boxeurs, les musiciens…les cinéastes ont aussi besoin des financements », plaidait Moyindo Mpongo, cinéaste rd-congolais à Eventsrdc.com

Kinshasa appelée à des efforts idoines

En mai 2022, alors qu’il était invité au festival de Cannes pour assister à la projection de son film “La Star”, le réalisateur rd-congolais Kevin Mavakala s’est vu refuser le visa. Cette situation avait laissé plus d’un pantois qui se sont demandés si la culture avait véritablement une place de choix en RDC. Ça avait été des musiciens, l’incident ne serait jamais survenu.

Aujourd’hui, beaucoup pensent que le secteur de la culture en RDC est à géométrie variable. On favorise les uns et devaforise les autres. Seul le gouvernement rd-congolais à travers le ministère de la Culture, Arts et Patrimoines, peut insuffler un air d’équité.

Outre la musique, l’émergence dans d’autres secteurs dont le cinéma, la bande dessinée, l’art contemporain, le théâtre…nécessite une conjugaison des efforts et plus d’appui indéfectible notamment dans les financements des projets.

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Redynamiser le Fonds de Promotion Culturelle

Le Fonds de Promotion Culturelle qui a pour mission de financer et de promouvoir les activités culturelles et artistiques nationales, est à appelé à être redynamisé en opérant une mise à jour de sa politique pour que chaque artiste se retrouve.

Malheureusement, cette institution ne semble pas suffisamment répondre aux besoins des artistes. « Les artistes étrangers sont aujourd’hui riches parce qu’ils sont bien organisés et leurs pays les appuie par le canal de leurs Fonds de Promotion Culturelle. On a beaucoup de comédiens qui font la fierté de notre culture mais délaissés. Par contre, les comédiens nigérians sont aujourd’hui multi millionnaires. Qu’est-ce qu’ils ont de si épatant que nos comédiens ? Les nôtres ne sont tout simplement pas soutenus », déplorait Werrason.

Une bonne politique culturelle et un soutien indéfectible du gouvernement s’imposent pour que les artistes voient la lumière au bout du tunnel.

CHADRACK MPERENG