Dans un monde où le développement technologique s’accélère, les ressources naturelles jouent un rôle stratégique majeur. La République Démocratique du Congo, pays riche en minerais, attend non seulement préserver ses intérêts économiques mais aussi jouer un rôle clé en tant que « pays solution » face aux enjeux mondiaux liés aux matières premières. Cependant, cette ambition s’inscrit dans un contexte marqué par des agressions visant ses ressources naturelles, notamment par le Rwanda, accusé d’exploiter illégalement les minerais rd-congolais.
Le ministre des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume a annoncé lors d’un briefing presse tenu le mardi 18 février 2025, que les services de l’État ont réussi à démanteler un réseau d’exploitation illégale des minerais rd-congolais par le Rwanda. Selon lui, cette contrebande massive a longtemps profité à Kigali, au détriment de l’économie rd-congolaise.

Grâce à la restructuration et à l’implication de DRC Gold Trading (anciennement Primera Gold), la RD-Congo a enregistré une croissance significative dans l’exportation de l’or, passant de 500 millions USD à 2 milliards USD par an. Cette hausse a entraîné des pertes financières considérables pour le Rwanda, ce qui aurait poussé son président Paul Kagame à intensifier la guerre dans la région, selon les autorités rd-congolaises.
« DRC Gold Trading, anciennement Primera Gold, 100% congolais, a aujourd’hui structuré tout son déploiement sur la ceinture aurifère de l’Est de la République. Nous voulons que ces minerais profitent aux Congolais plutôt qu’à des États voisins qui nous pillent », a souligné Kizito Pakabomba.
Dans cette dynamique, le ministre des Mines a pris un arrêté visant les « zones rouges », dans le but de bloquer les entreprises comme Apple et d’autres qui achètent des minerais illégalement extraits du territoire rd-congolais avec l’aide du Rwanda.
« Le 12 février, nous avons pris un arrêté classant les territoires de Masisi et Kalehe en « zones rouges ». L’exploitation et la commercialisation des minerais y sont désormais interdites. Ces zones sont exploitées illégalement par le M23 et le Rwanda », a ajouté Kizito Pakabomba.
Un autre axe majeur de la politique minière rd-congolaise consiste à certifier la traçabilité des minerais pour garantir qu’ils ne proviennent ni de conflits armés ni d’exploitations illégales. L’objectif est de crédibiliser les ressources minières rd-congolaises auprès des acheteurs internationaux et d’assurer une exploitation responsable et durable.

Le ministre des Mines a mis en avant l’importance du Mineral Strategic Partnership (MSP), un partenariat stratégique avec les États-Unis d’Amérique. Cette initiative vise à garantir que les minerais exportés de la Rd-Congo respectent les normes internationales en matière de droits humains et d’exploitation responsable.
De même, au niveau de l’Union européenne, la Rd-Congo avait signé, il y a deux ans, un mémorandum d’entente pour l’approvisionnement en minerais critiques. En décembre 2024, la feuille de route rd-congolaise pour cet approvisionnement a été validée par l’UE.
« Nous voulons démontrer l’importance d’acheter directement nos minerais auprès de la RD-Congo, plutôt que de passer par un intermédiaire comme le Rwanda », a précisé le ministre des Mines.

Le gouvernement dénonce le pillage des ressources rd-congolaises
Le Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a dénoncé ouvertement l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de l’Est de la RD-Congo pour le contrôle des ressources minières.
Il a affirmé que l’économie rwandaise repose en grande partie sur les minerais rd-congolais pillés et exportés illégalement. « La guerre d’agression rwandaise n’a qu’une seule explication : le vol des minerais congolais », a dit Patrick Muyaya.
Face à cette situation, la Rd-Congo redouble d’efforts pour imposer la traçabilité de ses ressources, sécuriser ses zones minières et renforcer sa coopération avec ses partenaires internationaux. L’objectif final est de garantir une exploitation transparente et équitable des minerais, tout en consolidant la souveraineté économique du pays.
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PLAMEDI MASAMBA