La société congolaise des postes et télécommunications – SCPT – sombre au quotidien, malgré les efforts spectaculaires de son conseil d’administration et du ministre des PTNTIC, Augustin Kibassa Maliba.
C’est tous les jours que son patrimoine immobilier à travers toute la République Démocratique du Congo, est exposé à la spoliation et aux occupations illégales de la part de son personnel mal payé et retraité, et des tiers.
Selon nos enquêtes, la relance de cette société se passe seulement dans son grand bâtiment situé sur le Boulevard du 30 Juin à Kinshasa et dans quelques bureaux de chefs lieux de provinces de la Rd-Congo. Dans plusieurs territoires et communes, ces bâtiments ressemblent aux navires abandonnés dans des ports. Il suffit pour le ministre Kibassa dont le bureau se trouve dans la capitale rd-congolaise de circuler dans les différentes communes, même de manière camouflée pour voir comment les édifices de la SCPT sont délaissées.
Nous citons les représentations de Ngaliema (près de Kintambo Magasin, à la maison communale et à Météo), Bandalungwa (maison communale), Kintambo (maison communale), Lingwala (RTNC) et Gombe (colonel Ebeya et Place des évolués).
À la commune de Gombe, précisément sur l’avenue Colonel Ebeya en face de l’Institut facultaire de l’information et de la communication – IFASIC – où se situe le Centre national de formation des postes et télécommunications – CNFPT – (ex. UNAZA – ISTA), le désordre bat son plein. Cette grande concession est, à ce jour, scindée en quatre ; d’un côté le CNFPT avec une panoplie de chaînes de TNT et autres ; de l’autre une série restaurant de fortune ; de l’autre encore, une grande kermesse a vu les jours depuis les festivités de fin d’année 2021 et enfin, une autre partie réservée aux résidences, d’un marché et des terrasses doublées de restaurants.
« Un jour de décembre 2021, nous étions surpris de voir des camions ramener des tôles et des chevrons ici à Kingakati. Nous avions cru que c’était la SCPT qui devrait lancer les travaux comme nous avions appris de nos maris que la société se développe. Après quelques jours, nous avions appris de certaines personnes qu’une kermesse sera érigée et c’est ce que nous observons à ce jour », a dit dans l’anonymat, une femme de la quarantaine révolue.
De poursuivre : « Cette kermesse est venue tuer notre commerce à cet endroit. Malgré le mauvais paiement de nos maris à la SCPT, nous sommes prêtes à quitter si l’Etat veut développer notre société. Car, nous savons que la situation salariale sera améliorée et nous vivrons mieux ».
Surplace, quelques tenanciers de stands nous confient qu’ils ont un contrat de trois ans d’exploitation pour un montant de 2500$ l’an. Est-ce normal pour une société qui vise de se relancer avec des multiples voyages à l’étranger de ses animateurs ?
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Le ministère des PTNTIC n’est-il pas complice de ce conseil d’administration dirigé par Didier Musete ? Le secrétariat général est-il aveuglé ? Où va la SCPT (ONPTZ / OCPT) ? Jadis (Zaïre), un des fleurons de ce pays continent aux côtés de la MIBA, la Gécamines et autres. À ce jour, où se situe-t-elle ?
Face à la concurrence accrue dans le secteur des télécommunications en Rd-Congo et dans la sous-région Afrique Centrale, Orientale et Australe, le gouvernement rd-congolais, à travers le ministère des PTNTIC est invité à avoir un regard particulier face à cette société étatique pour qu’elle soit compétitive, plutôt que figurante.
« À la place de mettre son patrimoine immobilier à la disposition des commerçants pour des loisirs qui abrutissent la jeunesse, la SCPT peut avec l’intermédiaire de son ministère de tutelle mettre certains de ses parcelles et bâtiments à la disposition du ministère du numérique pour que les incubateurs et starts-ups enquêtent des cadres de travail appropriés les occupent et se développent », lance dans l’anonymat un enseignant en communication en Rd-Congo.
Notons que la kermesse et les débits des boissons érigés sur la concession SCPT située sur l’avenue Colonel Ebeya constitue donc un véritable lieu de distraction pour les étudiants de l’institut facultaire des sciences de l’information et de la communication – IFASIC – et la jeunesse environnante.
RÉDACTION