RDC – Médias : Gaëtan Magalano, la voix de référence des journaux télévisés à la RTNC

Journaliste à la Radio télévision nationale congolaise – RTNC -, Gaëtan Magalano est ce jeune de la trentaine qui captive l’opinion publique, surtout les téléspectateurs de ce média public à travers sa corde vocale veloutée et sensible. Il n’a pas une heure fixée pour présenter le journal télévisé. Le directeur des informations de la RTNC le rode en temps utile et en fonction de l’actualité du jour. Il présente les 13h30’, 16h00’, 19h00’, 20h00’ et 23h00’. Talentueux et attentif, il a su s’imposer dans une entreprise de presse aux nombreux journalistes de renom. À travers cet entretien, il nous étale son chemin constitué de son passé, de son présent et de ses perspectives. Entretien.

7 ans déjà dans ce métier noble, comment étaient vos débuts ?
 
Lorsque j’avais terminé et j’étais à la maison, et un jour, à l’époque un ainé « Alain Lino » qui est aussi journaliste (actuellement à Digital Congo TV), m’avait fait un message, parce que pendant les vacances, j’avais l’habitude de faire les stages de 3 mois pour m’occuper, plutôt que de rester à la maison. J’ai fréquenté des maisons de presse telles que RTVS1 et B-One. Il me dira : « j’ai comme l’impression que tu es en train de t’ennuyer parce que tu postes trop sur Facebook. Reviens-nous et vois madame Judith ». Comme Eric Lukoki actuellement à Top Congo FM) devait aller en Chine pour une formation, je devais donc m’occuper de la bande défilante. C’est à partir de là que j’ai commencé l’aventure à Télé et Radio 50. J’avais entre 23 et 24 ans.

Aujourd’hui, j’ai 31 ans, donc tout part de la Télé 50 et après, j’ai fait la presse écrite à Tshaku News. Ensuite, j’ai tenté avec la chaîne Vainqueur TV. Juste après, j’ai été à Erru 7_9. Enfin, l’aventure m’a amené à la RTNC.

Comment avez-vous débuté à la RTNC. Un média d’État à l’échelle nationale et internationale ?
 
Là, j’ai commencé comme tout le monde. C’est-à-dire collaborateur. Dans le souci d’équilibrer l’information par rapport à la rumeur qui circulait accusant le ministre de la Communication et Médias de cette époque, Jolino Makelele d’exiger 40% pour la tenue du Congrès de l’Union nationale de la presse du Congo, je suis allé au ministère et surplace, j’avais rencontré Jessy kabasele et Tshesko, les deux attachés de presse. C’est là que tout a commencé.

J’avais opté pour les faits de société pour le compte de la RTNC. Ils constituent vraiment une passion pour moi, parce qu’ils relatent le vécu de la population. C’est pour l’intérêt de la population qu’on fait la télé. J’étais d’abord visible à l’émission « Le Panier ». Après, j’ai eu le privilège de commencer à faire les éléments du ministre Patrick Muyaya. C’est grâce à cela que j’ai intégré la grande rédaction.

Au début, ce n’était pas facile puisqu’il y avait pas mal de choses à améliorer dont ma voix et mon écriture. C’étaient deux visions différentes pour moi qui venait d’une chaîne privée. Étant donné qu’il y avait beaucoup de procédures parce qu’il s’agissait de l’administration et je ne pouvais pas commencer à la télé comme ça, je me rappelle même qu’une fois quand j’avais commencé à poser la voix, il m’avait été demandé de présenter le journal, les résultats n’étaient pas satisfaisants parce qu’il fallait faire des castings. Après le directeur des informations de cette période, Blaise Bokokia m’a aligné pour présenter le journal télévisé de 23h00. Une année et demi déjà et l’opinion estime que je fais bien mon travail. Personnellement, je ne sais pas m’auto-évaluer. Et lorsque Jessy kabasele est en déplacement, c’est moi qui prend sa place pour présenter l’émission Le Panier.

23h, 13h, 16h, 19h et 20h la grande édition de la RTNC suivie par le Président de la République, toutes les autorités y compris, les diplomates accréditées en RDC pour suivre l’actualité. Que ressentez-vous ?
 
J’estime que la grande édition c’est 13h30’. Parce que même quand vous regardez des télévisions étrangères, vous remarquerez que c’est à cette heure là qu’elles diffusent des faits de société, même toute l’actualité.

À 20h, ce sont plus, les audiences des bureaux. Qu’à cela ne tienne, toutes les éditions sont pareilles. Après tout, c’est un rendez-vous entre le présentateur qui vend une bonne image de la société et les téléspectateurs qui le regardent.

Être à la RTNC, c’est aussi synonyme d’avoir beaucoup de sollicitations dans les entreprises et dans d’autres organisations. Avez-vous un pied dans une institution où vous êtes soit attaché de presse ou conseiller en communication ?
 
Je suis plutôt point focal puisque je ne suis pas encore attaché ou conseiller en communication. Je me dis que le journalisme est comme le foot. C’est justement la carrière de toute une vie. Puisque l’on joue au foot d’abord par plaisir, c’est un peu compliqué de mixer la télé et les entreprises, puisque celles-ci ont des plannings et des heures de travail semblables à celles de la télévision. Je viens à peine de commencer ma carrière à la RTNC, je ne me suis même pas taillé un nom, donc je dois bosser pour plaire d’abord à la population, plaire à l’opinion, me trouver une place à la grande table et puis, on verra la suite.

Et quelles sont vos relations avec l’actuel ministre de la Communication Patrick Muyaya ?

C’est une autorité qui m’a beaucoup aidé. Si aujourd’hui j’ai quand-même l’image de la République, c’est parce qu’il m’a fait confiance en faisant ses éléments. À ce que je sache, il y avait beaucoup de journalistes doués. Mais lorsqu’un ministre te donne l’opportunité de faire ses éléments et de te tailler une place, c’est très intéressant comme piston et comme cadeau.

Je ne parle pas d’argent ou quoi que ce soit, mais l’opportunité qu’il m’a donné. Si aujourd’hui les gens ont mon image ou ma voix comme Gaëtan Magalano à la télé, c’est parce qu’il m’a donné l’opportunité de couvrir et de commenter ses activités ministérielles. Des réprimandes et des remarques ne manquent pas. Je ne dis pas que je suis exceptionnel, mais c’est une personnalité qui m’a donné l’opportunité de me créer une image et apprendre à couvrir des grands événements; comme par exemple, il m’a demandé de faire les à-côtés de l’arrivée du Pape, des IXès Jeux de la Francophonie et l’investiture de la réélection du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi.

Il est ministre très ouvert et qui travaille aussi pour la jeunesse. Dans le cadre de son concept « Changement de narratif », il imprime sa marque en travaillant avec des jeunes novices et en incitant les congolais à raconter différemment et bien l’histoire de notre pays.

De la communication sociale au journalisme, serez-vous tenté un jour de retourner à l’Université pour vous perfectionner dans ce domaine ?
 
Cette année, j’ai tenté de reprendre les études à l’Université nationale des sciences de l’information et de la communication (UNISIC, ex. IFASIC), mais le temps ainsi que certaines conditions m’ont fait défaut .Mais puisque je n’ai pas vraiment fait le journalisme, il y a certains mots qui m’échappent. Je ne peux pas être professionnel des médias et avoir des lacunes. Du coup, je me suis dis comme j’ai raté cette année, l’année prochaine, je dois fournir des efforts, soit de retourner à l’Université catholique au Congo (UCC), soit m’inscrire à l’Université Révérend Kim. Je dois vraiment faire deux ans complet de journalisme et après, je veux voir si ça sera possible d’aller poursuivre mes études à l’étranger.
 
Quelles sont vos perspectives à part les études ?
 
Pour la vie, je me suis dis que je finirais humanitaire. C’est-à-dire travailler pour les autres. Être au service des autres, c’est très intéressant parce qu’il nous arrive aussi à se poser cette question de savoir, quel est le sens de notre existence sur terre. Ce n’est pas seulement de se faire de l’argent.

À un certain moment de la vie, il faudrait arrêter et je me dis déjà qu’à 50 ans, je dois arrêter et puis voir si j’ai assez des possibilités pour donner aux autres. J’ai déjà une fondation nommée « Tozala Lolenge Moko ». Celle-ci milite pour briser les différences dans la société et de regarder l’autre comme toi. J’investis dans cette fondation et je terminerai ma vie en province.

Avez-vous un mot à dire à toutes ces personnes qui vous admirent et rêvent à l’avenir devenir comme vous ou collaborer avec vous ?
 
Déjà le journalisme, ce n’est pas un métier facile. Donc, il faut savoir que vous êtes appelés à être neutre et à traiter l’information avec beaucoup de professionnalisme et d’équilibre.

Être journaliste, c’est aussi savoir se priver de certaines choses parce que dans ce métier, il n’y a presque pas d’argent . Si nous le fassions, c’est par amour. Car, c’est en informant les autres que l’on retrouve la joie. Aux jeunes journalistes, je veux vous demander d’aimer d’abord cette profession d’une manière passionnante au regard des autres appréciant le métier avec beaucoup de professionnalisme puisque c’est ainsi que nous allions continuer à faire rêver l’opinion.  
 
CINARDO KIVUILA