L’ONG Journaliste en danger – JED – manifeste son profond désaccord à l’égard de l’arrestation et de la détention depuis le mardi 15 septembre 2020, du directeur de la radio Losanganya, François Lendo, à Lodja, dans la province de Sankuru au centre de la République Démocratique du Congo.
Selon un communiqué de JED paru ce mercredi 16 septembre 2020, François Lendo a été interpellé à l’aeroport national de Lodja par un groupe d’agents présentés comme des hommes des services du gouverneur de province, au moment où il s’apprêtait à embarquer dans un avion pour la capitale kinoise.
Après interpellation, il a été conduit au parquet près le tribunal de grande instance de Lodja où il a été détenue pendant plusieurs heures avant d’être longuement auditionné par un magistrat qui l’accuse d’avoir, à plusieurs reprises outragé le gouverneur de province Stéphane Mukumadi, à travers ses émissions.
« Au moment où je suis arrivé au parquet, l’OPJ m’a dit que je suis arrêté sur instructions du gouverneur Mukumadi. Ils m’ont laissé nu plusieurs heures au cachot avant de payer 50 dollars pour avoir accès au téléphone et porter mes habits. Depuis hier, c’est aujourd’hui que les gardiens viennent de me donner discrètement à manger. Car, ils ont reçu des consignes pour que je ne mange pas », a confié François Lendo à cette organisation qui milite pour la liberté des journalistes dans leur profession.
Selon l’avocat du journaliste, Maître Jean Paul Ndjadi, le magistrat instructeur n’a donné aucune preuve à l’appui de ses accusations, ni même le nom du plaignant. Pour lui, il s’agit des émissions fictives et des accusations montées de toutes pièces par ce magistrat qui agit sous les ordres du gouverneur Mukumadi pour tirer vengeance contre ce journaliste qu’il accuse d’être à la base de ses démêllées actuelles avec la justice.
Dans ce communiqué, JED rappelle le gouverneur Stéphane Mukumadi, en conflit ouvert avec l’Assemblée provinciale du Sankuru qui l’a déchu de ses fonctions, est actuellement poursuivit par la justice militaire à la suite d’une plainte initiée par JED après l’attaque de la radio Losanganya, le 20 août 2020 par des militaires et des policiers envoyés par le gouverneur, l’arrestation et les tortures infligées à deux journalistes de cette même radio.
Il sied de signaler que dans plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo, plusieurs autorités politico-administratives et militaires s’en passent du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication – CSAC -, régulateur des médias et de communication, mais aussi institution d’appui à la démocratie. Elles préfèrent agir par la force, plutôt que par des voies soutenues par la Constitution rd-congolaise.
GLODY NDAYA