L’intersyndical de la Radio télévision nationale congolaise – RTNC – se trompe de cible. Depuis le jeudi 19 mai 2022, il a mis sur les réseaux sociaux, la lettre référencée N/Réf.intersynd./RTNC/TKM/19/2022 adressée au Directeur général a.i où le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya est en copie.
Dans cette correspondance, il reproche au ministre d’avoir pris la télévision en otage à 80% avec des émissions dont le personnel en général, ignore le producteur, pertube et/ou annule pure et simple les programmes réguliers de cette chaîne nationale, privant ainsi la diffusion de ces programmes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la République Démocratique du Congo.
Après avoir lu religieusement cette lettre adressée maladroitement au ministre de tutelle Patrick Muyaya et au directeur général a.i de leur média public, notre rédaction a approché le personnel de la direction télévision pour avoir de plus amples détails sur cette prétendue invasion. Elle s’est juste appuyée sur le questionnaire de cet intersyndical à adresser indirectement au Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
« Le fait de participer à cette émission » Redevabilité » est pour moi un honneur face à cette audience qui a été au devant de moi et que je respecte beaucoup. Face aux membres du gouvernement qui ont assuré mon action en 1 an. Je voudrais aussi mentionner que beaucoup restent à dire. Si jamais nous devrions aller sur des thématiques spécifiques dans chaque secteur ou ministère, j’ai tellement de choses à dire. J’aurai voulu dire que pendant douze mois, plusieurs actions ont été menées« , a dit le Premier.
#RDC : L’économie avant le social, lutte contre le coulage des recettes, maximisation, amélioration de la qualité de la dépense, reprise du programme avec le Fmi 11 ans après @LukondeSama a expliqué la stratégie économique du gouvernement dans #FaceAuPublic #ChangementDeNarratif pic.twitter.com/fT3FN8PUud
— Patrick Muyaya (@PatrickMuyaya) April 28, 2022
« Nous allons assurer le relais d’informations par rapport à chaque ministère. Moi, j’ai planté le décor et j’ai répondu aux questions les plus pertinentes. J’espère que dans les jours qui suivent tous les ministères sectoriels pourront donner, chacun à leur niveau leurs réalisations. Cela nous permettra de mieux évaluer l’action du gouvernement« , a-t-il rajouté.
Les cameramen, réalisateurs, journalistes, sécurité civile, opérateurs de prise de son, éclairagistes et autres interrogés par nos deux enquêteurs ont répondu de la manière suivante au questionnaire de leur intersyndical :
1. Qui est le producteur à leur place de l’émission « Redevabilité » ?
C’est le gouvernement par le ministre Muyaya qui a la communication et les médias dans ses attributions, et qui veille à la bonne gestion, au bon positionnement et au progrès de la RTNC.
2. À quoi sert l’agence Pygma (agence étrangère) Communication qui continue à occuper le studio Maman Angebi au-delà du 26 avril 2022, date anniversaire célébré pour l’an 1 du gouvernement des warriors ?
Nous reconnaissons que cette émission recommandée par le Premier ministre doit refléter la grandeur de notre pays et de notre média public. D’où, le ministère a été obligé de louer l’écran LED de qualité pour non seulement décorer le plateau, mais surtout diffuser les réalisations de tous les membres du gouvernement durant leur première année. Nous le savons tous qu’un écran LED a une régie qui nécessite la présence de techniciens qualifiés pour sa bonne manipulation et sa maintenance en cas de soucis lors de son utilisation. C’est qui justifie la présence de la toute petite équipe de l’agence Pygma, qui est une entreprise de droit congolais. Nous le savons également que la RTNC n’a pas un écran LED. Nous ne sommes pas contre cette agence qui travaille pour un but précis et qui par la suite partira. Elle n’est pas définitive.
3. La RTNC ne possède pas des journalistes et techniciens capables et compétents pour ces protestations ?
Elle les possède. Quotidiennement, nous travaillons avec l’équipe du ministère qui coordonne ce projet. Elle aligne les journalistes, techniciens et autres membres du personnel de notre télévision publique.
Nous citons les journalistes ci-après : Blaise Bokokia, Guy Matundu, Françoise Buela, Anita Lwambwa, Sandra Nyangi, Patrick Michel Mukuy et Oscar Mbal. Quant aux techniciens, nous de la direction de production, nous sommes tous associés à ce projet, et nous sommes traités comme ceux du ministère. Ceux de Pygma ne font qu’accompagner et veiller à leurs matériels. Nous profitons de cette occasion pour signaler à l’opinion que nos collègues de la décoration, de la sécurité civile et d’autres services sont également dans cette production. Il n’y a pas d’invasion ni d’injustice comme le présente l’intersyndical.
La présence de journalistes extérieurs n’est pas un problème. Elle contribue simplement à la réalisation de ce projet et montre à la face du monde, la grandeur de la RTNC qui est au milieu du village et qui est capable de fédérer plusieurs intelligences autour d’elle pour un Congo fort, uni et gagnant. Leur présence n’est pas définitive. Elle est juste passagère. Ces journalistes sont traités comme les nôtres.
4. Combien, cherchent-ils enfin à savoir, combien verse-t-on à la caisse de la RTNC pour l’occupation de son antenne et l’exploitation de son patrimoine, elle qui doit fonctionner et amortir son matériel ? Notre intersyndical recherche autre chose. Tous, nous savons que la RTNC est payée par le gouvernement. Son patrimoine et son matériel sont toujours pris en charge par le gouvernement. Qu’est-ce qu’il veut inventer ?
Notre RTNC est génératrice de recettes. Combien détournons-nous au quotidien à travers la location du studio Maman Angebi pour des productions extérieures, les publicités, les reportages, les communiqués et autres types de communications ? Les agents et cadres ont conçu et appliquent des stratégies anti-professionnels pour ruiner l’état. Les uns perçoivent les frais destinés aux communiqués, surtout funéraires et se font passer pour les membres de familles éplorées. Les autres apportent des montants en deçà de la grille tarifaire pour les publicités, les reportages ordinaires et les pages magazines.
Notre intersyndical est-il capable d’énumérer les différents maux qui rongent notre média à l’interne ? Si oui, qu’il sollicite un rendez-vous avec notre ministre pour en parler et avancer, plutôt que de s’attarder sur ce projet qui avec cette bonne sélection des présentateurs télés renforcent encore notre position ici au pays et à l’étranger.
« Je ne crois pas qu’à l’heure actuelle, la RTNC seule peut être capable de piloter un tel projet. Les compétences extérieures de ce projet ont et continuent à beaucoup contribuer au rayonnement de notre média durant cette période. La RTNC a un personnel éléphantesque, mais n’est pas à la hauteur des attentes de notre population congolaise et du monde« , a témoigné dans l’anonymat un cadre de la RTNC.
De poursuivre : « L’intersyndical n’interpelle pas notre directeur général a.i. Cependant, il s’oppose au Premier ministre, à travers le ministre Patrick Muyaya« .
Il convient de signaler que cet intersyndical ne s’occupe que de la rémunération et des primes du personnel de ce média public. Il ne s’occupe guère des conditions générales du travail à la RTNC qui boosteront la production et créeront l’émulation. Il ne tient pas compte des efforts que fournissent le ministre Muyaya sous le leadership du Premier des warriors, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
DANNY KABANGA