L’Observation de la liberté de la presse en Afrique – OLPA – a saisi le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, au sujet des actes commis par les services de sécurité et d’ordre aux journalistes Junior Ciowa et Joseph Kazadi, respectivement directeur des programmes à la radio communautaire Butook émettant à Mwene-Ditu et éditeur du journal Leader paraissant à Lubumbashi dans le Haut-Katanga dans la partie sud-est de la Rd-Congo.
Dans une correspondance adressée au vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, OLPA proteste contre l’interpellation, par l’agence nationale des renseignements de Mwene-Ditu de ces deux journalistes en plein exercice de leur profession. Une attitude qu’elle considère comme une atteinte au droit d’informer et d’être informé garanti par la législation rd-congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme.
Selon ce document de OLPA, le journaliste Ciowa a été interpellé le 26 juillet 2022, par l’ANR/Mwene-Ditu, alors qu’il répondait à une invitation du 13 juillet 2022 lui adressée par cette structure pendant son séjour à Luputa pour un reportage sur le lancement de la première édition du test national de sélection et d’orientation scolaire et professionnelle – TENASOSP – destiné aux élèves de la 8e année.
« Il a été soumis à un interrogatoire serré par un officier de police judiciaire, qui l’a accusé d’avoir diffusé sur les antennes de la RCB, des informations incitant les parents d’élèves à ne pas payer les frais de participation au TENASOSP », reprend le document en soulignant que Junior Ciowa a rejetté cette accusation. L’organisation indique par ailleurs, que peu après l’audition, le journaliste a été placé en détention au cachot de l’ANR/Mwene-Ditu où il a été privé de liberté durant 48 heures puis relâché, le 28 juillet 2022.
Quant à l’éditeur du journal Leader, Joseph Kazadi, OLPA renseigne qu’il a été interpellé le 13 juillet 2022 par les agents de l’ANR/Lubumbashi. « C’était au moment où il réalisait une enquête en compagnie du journaliste américain Nicholas Niarchos sur les liens existants entre l’exploitation artisanale des mines et l’activisme des miliciens Bakata Katanga », indique le document.
Et de rajouter que ce professionnel des médias a été transféré à Kinshasa, le 14 juillet 2022, et placé au cachot de l’ANR/Kinshasa jusqu’au moment où cette organisation réagissait. Nicolas Niarchos, interpellé au même moment et dans les mêmes conditions, a quant à lui été libéré le 21 juillet 2022, et expulsé du territoire national.
Rappelant l’engagement du Président de la République Félix Tshisekedi, celui de mettre fin aux arrestations jadis opérées par l’ANR à l’endroit des professionnels des médias, OLPA dit être persuadée que le vice-premier ministre, prendrait hic et nunc des mesures urgentes pour décourager les responsables de l’ANR à travers le pays à continuer de cibler les professionnels de la presse.
GLODY NDAYA