Invisible sur la scène musicale depuis presqu’une décennie, le chanteur lover rd-congolais Patsha Bay marquera, bientôt son grand retour. C’est au cours d’un entretien exclusif avec la rédaction d’Eventsrdc.com que l’artiste résidant actuellement en Belgique, a fait cette annonce. Il a évoqué les raisons de son absence et a dévoilé les projets qui accompagneront son retour. « La musique est un amour infini », a-t-il dit. Entretien.
Vous êtes un artiste à multiples casquettes. Parlez-nous de votre parcours professionnel ?
C’est vrai que je suis un artiste à multiples casquettes et dans mon parcours professionnel, j’ai eu à toucher à tout ce qui s’apparente à l’art. Je fais de la musique, du cinéma, du théâtre, du montage vidéo et de la réalisation. Entre deux disciplines artistes, je pense qu’il n’y a qu’un pas.
Parlant de mon parcours professionnel, en 2003, j’ai eu mon premier single qui m’a fait connaître en tant que musicien. A cette époque, j’étais parmi le précurseur de la musique urbaine qui aujourd’hui, a pris vraiment ses galons au Congo. En 2010, j’ai commencé à me concentrer sur le cinéma et depuis toutes ces années, c’est ce que je fais. Mais, en ce moment, je suis entrain de travailler sur quelques projets musicaux, parce que la musique est un amour infini.
Entre 2005 et 2010, vous aviez marqué le monde avec plusieurs chansons telles que « Ritha », « Un homme comme moi » et « Aliyo ». Brusquement, vous aviez mis une virgule à votre carrière musicale. Qu’est-ce qui était à la base ?
C’est vrai que j’ai enchaîné quelques tubes entre 2005 et 2010, après comme tu le dis, brusquement, j’avais mis un stop et c’est tout simplement parce que je voulais me concentrer sur autre chose. Je voulais me concentrer et apprendre sur le cinéma. Je ne me suis pas seulement intéressé par le fait d’être devant la camera, mais aussi d’être derrière. Du coup, il fallait apprendre et apprendre dans les écoles de cinéma, et réussir à professionnaliser le métier. Cela m’a pris du temps de pouvoir le faire et je ne trouvais pas vraiment l’équilibre entre faire la musique. Ce qui signifie faire la promotion et être sur des scènes, et puis essayer de suivre un cursus cinématographique. J’ai donc fait le choix, mais la musique reste dans mon sang.
Le but est de pouvoir vraiment être utile dans ce milieu en tant que producteur aussi et pas seulement en tant que vedette au devant de la scène. Ma vision est d’aider beaucoup de jeunes à pouvoir émerger dans l’avenir. J’ai passé aussi le temps de m’occuper de ma famille. Car, pendant ces années où je faisais ces morceaux, je n’ai pas eu le temps de m’occuper de mes enfants. Je me suis donc dit qu’il sera aussi important pour moi de donner beaucoup de temps à ma famille.
Le cinéma, votre deuxième amour artistique. Comment se présente votre filmographie ?
Le cinéma n’est pas mon deuxième amour d’artiste. C’est tout simplement un amour artistique tout autant que la musique, parce que je kiffe énormément le 7ème art. Si nous devrions parler de ma filmographie, les gens m’ont connu dans le film Viva Riva de Djo Munga qui a été tourné entre 2010 et 2011. Après cela, j’ai eu l’occasion de tourner beaucoup de films qui n’ont peut-être pas eu le même succès ou la même audience que Viva Riva. J’en ai fait une bonne dizaine avec les nigérians et c’est peut-être des films qui n’ont pas été diffusés au Congo, mais qui sont sur des plateformes comme Iroko ou Amazon Prime.
En ce moment, c’est vrai que vouloir tourner un film, c’est attendre tout le temps des castings, mais après, j’ai voulu aussi faire des films. Donc j’ai commencé avec un premier court métrage et en ce moment, je suis en train de préparer mon premier long métrage qui s’appellera “ Héritage “ et j’ai déjà écrit au moins deux ou trois. C’est un peu ça que je prépare en ce moment et vous êtes sans ignorer que le cinéma demande énormément des moyens. Donc j’essaie de m’y atteler pour pouvoir faire quelque chose à la hauteur de ma renommée.
Quels sont les différents rôles que vous aviez joués dans ces films ?
Les rôles que j’ai joué dans ces films, pour n’en citer que quelques uns, par exemple dans… j’ai joué le rôle d’un immigré africain qui arrive aux États-Unis d’Amérique pour une mission spéciale lui confié par son père. C’est un film un peu comique, mais en même temps, c’est une histoire dramatique. Dans…, un film romantique où j’ai joué un rôle d’amoureux. Dans “ Tueur “, mon rôle était celui d’un maton. Et dans “ Lumba “ qui est le film d’un réalisateur congolais qui s’appelle Cédric Tabala, j’ai joué le rôle d’un général des armées qui s’apprête à renverser le pouvoir. C’est un film que vous allez voir bientôt, car il n’a pas encore été distribué en salles. Mais il le sera à partir de 2021 parce qu’avec la crise sanitaire, il y a eu du retard.
Avez-vous dans votre gibecière, un projet cinématographique à tourner en RDC ?
En effet, j’ai déjà quelques propositions des réalisateurs congolais qui veulent tourner au Congo avec moi. Par exemple, une réalisatrice talentueuse qui s’appelle Paradis Mananga qui me propose un rôle pour son film qui devait normalement être tourné au mois de novembre de cette année, mais avec la crise sanitaire, il y a beaucoup de choses qui ont été reportées. Après, j’ai moi même beaucoup des scénarios qui prennent place au Congo. Forcément, quand je vais avoir le temps de les réaliser, je serai au Congo pour les faire.
Le premier semestre 2020 a été bouleversé pour tout le monde par la pandémie à coronavirus. Comment se présente votre calendrier d’activités ?
Il faut dire que la pandémie a été un très très grand problème pour tous ceux qui sont dans les métiers artistiques parce-que nos métiers demandent de la proximité. Pour travailler, il faut qu’il y ait un public hors. En ce moment, tout ce qui est distanciation sociale nous empêche de pouvoir exercer comme il se doit. On profite de pouvoir écrire et peaufiner d’autres projets. Et, en ce qui concerne mon calendrier artistique, pour l’instant, je ne peux pas le dévoiler.
Parce qu’avec cette incertitude, je ne peux pas me permettre de donner des dates précises, mais j’espère que les choses vont se décanter aussi rapidement et que je pourrai donner un calendrier de tout ce qui est mon programme artistique pour les jours qui suivent. Sinon, je reste comme tous ces artistes qui essaient d’être présents sur la toile pour pouvoir montrer qu’ils sont là et qu’ils existent.
En dix ans, les réalités du marché musical mondial ont sensiblement changé avec l’internet et le numérique. Quelles sont vos stratégies pour retrouver votre place d’antan ?
Comme tu le dis, en 10 ans, les choses ont vraiment évolué et je me posais la question de savoir si les gens aiment la musique ou la vusique. Puisqu’en ce moment, lorsque je parle à ma fille et que je lui présente un morceau qui est super intéressant. Elle me demande si ce morceau a combien des vues ?. Les réalités ont changé et le plus important est d’être vu par un plus grand nombre au détriment de la qualité de sa musique, mais moi, je suis un passionné de ce métier.
Donc, être au devant de la scène ou avoir forcément entre guillemets, le succès est tel que conçu par les gens. En ce moment, ce n’est pas forcément ce qui m’intéresse. J’intéresse de faire ce que j’aime, faire de la bonne musique et surtout de la très bonne musique, et après, si elle rencontre le succès ce qui va avec tant mieux et si un grand nombre de gens l’écoute, c’est encore plus intéressant.
Qui vous produira ?
En 2020, ce n’est plus tellement une question que l’on se pose. La production, je le fais tout seul. Parce que j’ai tous les moyens de pouvoir m’autoproduire. C’est la question de la distribution qui peut être mise sur la table parce qu’il faut trouver un distributeur qui arrive à bien rependre votre musique et comme en ce moment, tout se fait en streaming, il y a énormément de chouettes distributeurs numériques et nous allons juste essayer de choisir les meilleurs. Faire un bon contrat et voir ma musique être distribuée partout. Concernant la production, ma structure Wakumpala sait tout faire de A-Z (réalisation audio et vidéo, et autres).
Comment s’appellera votre nouvel opus et quels sont les musiciens qui vous accompagneront ?
En ce qui concerne mon nouvel opus, il sera une série de singles qui vont sortir et le premier qui va être disponible s’appelle » Angela « . C’est une balade latine que les gens auront l’occasion de découvrir durant cet été. Après, j’ai des artistes comme Laconforte qui est dominicain, Dadju pour une chanson aussi et si tout se passe bien, Fally aussi pour quelques morceaux. Mais tout dépend de comment se passera avec le premier morceau que je vais lancer.
Citez-nous cinq jeunes musiciens rd-congolais présents en République Démocratique du Congo et dans sa diaspora que vous appréciez musicalement ?
Franchement, je les apprécie tous et je trouve qu’en citer quelques-uns serait bizarre de ma part, parce que je vais en oublier d’autres. Bref, je les apprécie tous et je trouve qu’ils font tous très bien leur musique. Je suis fier du fait que la musique urbaine ait pris tout son essor et qu’il y ait des personnes qui arrivent à représenter valablement le Congo à l’extérieur.
Un message à vos mélomanes et fanatiques d’hier et aux personnes qui vous découvriront à travers cette interview
À mes mélomanes et fanatiques d’hier, tout simplement, je leur dis merci pour tout l’amour que vous ne cessez de me donner. Je le vois sur mes pages sociales. Les gens sont toujours présents et arrivent toujours à me soutenir chaque fois que je fais quelque chose.
À tous ceux qui me découvrent à travers cette interview, vous ne découvrirez pas un nouvel artiste, mais quelqu’un qui vient avec des nouvelles choses et qui a envie de partager son art avec vous. J’espère que cela vous plaira et que nous nous verrons à très bientôt. De toutes les façons, je serai à Kinshasa dans les jours qui suivent et j’aurai l’occasion d’être plus proche du public congolais, et nous pourrons discuter de tout cela dans le temps.
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