Journaliste au media en ligne Boiteinfos.net et poète rd-congolais, Youssouf Branh est victime des menaces de mort depuis la soirée du 25 mars 2023, par des personnes non-identifiées. Ce chevalier de la presse vit ce calvaire après avoir dénoncé l’imposture de certains écrivains et éclairé l’opinion publique dans un article qui pointe du doigt quelques comptes Twitter fictifs utilisés par les rd-congolais afin de déstabiliser la Rd-Congo en ce moment où le pays est agressé par son voisin le Rwanda.
À en croire les témoignages de la victime, ces menaces ont débuté dans la soirée du 25 mars au moment où il se préparait à se rendre à une activité. « Je reçois des menaces depuis le 25 mars 2023. Plus précisément à 19h47, quand j’ai reçu un appel masqué pour me prévenir d’un éventuel enlèvement qui se prépare contre moi. Cette personne au bout du fil à la voix d’un homme avancé en âge, me demandait de ne pas aller à l’activité à laquelle je devais me rendre le dimanche à Lemba et que je devais me mettre sur mes gardes. Cet appel m’avait un peu bouleversé, ça a installé à la fois la peur et les frustrations. Depuis, je me suis mis à relayer l’information auprès des amis et confrère », nous a-t-il dit.
Et de rajouter : « Le même samedi pendant que je ne le prenais pas encore au sérieux comme tel, à 22h quand je quittais chez un ami à qui j’avais également fait part de cette menace, je me suis rendu compte que deux personnes de grande taille, dissimulées en tenue civile me suivaient pendant un long moment et ils étaient à quelques distances de moi. J’ai remarqué cela et avec toute la peur que j’avais, j’ai compris que c’était peut-être une filature. J’ai essayé de changer de direction, ils m’ont suivi, je suis entrée dans une avenue qui n’est pas la mienne. Je me suis retourné ensuite puis j’ai pris une moto très vite. Le samedi j’ai passé nuit à N’Djili Brasserie ».
Selon ce journaliste, les menaces avaient encore repris le dimanche 26 mars 2023 pendant qu’il rentrait chez lui tard la nuit pour récupérer quelques vêtements. « Le dimanche j’ai quitté là, je suis retourné chez moi, à la maison où j’habite seul pour récupérer quelques vêtements. Et je me suis rendu compte qu’il y avait un taxi rouge parqué devant chez moi, quelque chose d’inhabituel parce que je n’avais jamais vu une voiture parquer chez moi à une heure si tardive. J’ai hésité, je me suis dit que ça pouvait être une autre personne qui me suit et qui me voulait du mal. Je ne suis pas rentré chez moi, je suis parti chez mes parents au milieu de la nuit du dimanche à 23h, j’y ai passé la nuit ce jour-là. À presque 4h du matin j’ai eu un autre appel me disant que je suis filé et que tout ce que je faisais était tracé et que je devais quitter où j’étais pour aller très loin. C’était toujours un numéro masqué et cette fois c’était une voix différente de la première. Ça m’a alerté encore une fois et c’est après ce moment-là que je me suis décidé de quitter la ville de Kinshasa ».
Et de poursuivre : « Actuellement je ne suis pas à Kinshasa, je suis à un village du pays. Par rapport à la situation qui se présente en ce moment, je n’ai pas assez de moyen pour quitter le pays. Du coup je me suis dit d’aller quelque part, toujours au pays mais très loin, en attendant que le vent se calme et que la presse puisse dénoncer toutes les menaces que je suis entrain de vivre. En ce moment je suis en train de passer un moment de clandestinité quelque part dans le pays. J’ai saisi le journal le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya, j’ai également eu le soutien de certains journalistes. J’ai eu depuis aujourd’hui les contacts de quelques commissions de protection des journalistes qui vont m’aider à faire des communiqués afin de me sortir de cette clandestinité que je suis en train de vivre ».
Privé de liberté, Youssouf Branh ne faisait que son travail en toute impartialité. Ces enquêtes selon lui, n’avait pas pour but de nuir ou faire chanter qui que ce soit. Il en appelle par ailleurs aux autorités compétentes à intervenir pour qu’il recouvre sa liberté et sa sécurité.
« J’ai besoin de retourner à Kinshasa, je veux sortir de ma clandestinité mais quand même j’ai besoin d’être sûr de ne plus vivre ces calvaires que je suis en train de vivre en ce moment. Je comprends les risques que mon travail présente, je les assume, je ne suis pas en train de me plaindre je suis tout simplement en train d’alerter la presse parce que je plaide pour la liberté de presse », conclut-il.
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