En République Démocratique du Congo, la société congolaise des postes et télécommunications – SCPT – souffre. Elle n’arrive pas à conserver son patrimoine immobilier et à avoir un personnel qualifié à la hauteur de ses ambitions.
Dans notre article du 25 août 2021, nous l’avions évoqué. Malheureusement la situation empire au vu et au su du comité de gestion piloté par le rd-congolais Didier Musete, Directeur général.
À Kinshasa comme en provinces, nos sources nous renseignent que cette société rd-congolaise est tout d’abord négligée par son personnel qui depuis plus d’une décennie, a volontairement squatté certains locaux de ces différents bâtiments. Une autre réalité est la mise en location de quelques locaux et espaces vides.
À Kinshasa, le Centre national de formation des postes et télécommunications – CNFPT – (ex. UNAZA – ISTA) sur l’avenue Colonel Ebeya dans la commune de la Gombe près de L’IFASIC, est méconnaissable de tous. Il abrite une panoplie de chaînes de télévision de la génération TNT à la place de recycler le personnel ou recruter les nouvelles recrues de cette société. Combien paie-t-elle par mois ? Les personnes que nous avions rencontré sur place ont tâtonné sur le loyer. Les unes parlent de 300 dollars américains pour deux petits locaux et d’autres de 500 dollars américains.
Le principal parking de ce centre est transformé en entrepôts des véhicules de Mson Koffi (un des services funéraires réputés à Kinshasa), des véhicules de la société Standard Télécoms et des privés. Cette partie singulière de cette grande parcelle est protégée par la société de gardiennage Universal Security.
La plus grande superficie jadis dédiée aux salles de machines avec un grand parking capable d’accueillir une quarantaine de véhicules, a été envahie et squattée en fin des années 1990 par une partie du personnel avec une situation d’arriérés inimaginable. Au fil du temps, ce personnel a décidé de créer des restaurants de fortune (malewa) doublés des bars. Initiative qui a poussé certains cadres à mettre en location cet espace baptisé depuis presque cinq ans, « Kingakati« , de par son étendue comparable à la résidence et parc animalier de l’ancien président rd-congolais Joseph Kabila.
Comme si cela ne suffisait pas, le lieu est, depuis trois semaines, relooké en kermesse par l’actuel comité de gestion. Quelques locataires de ces petits périmètres nous ont confiés dans l’anonymat, qu’ils sont connus à la direction générale. Ce qui veut dire que le Directeur général Didier Musete les connaît. Ils n’ont rien à craindre.
Pouvons-nous croire à la renaissance de cette SCPT ? Que fait Didier Musete du patrimoine immobilier de la SCPT ? Le ministre des PTNTIC Augustin Kibassa est-il au courant de cette situation désastreuse ?
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De l’office national des postes et télécommunications du Zaïre – ONPTZ – à la société congolaise des postes et télécommunications – SCPT – en passant par l’office congolais des postes et télécommunications – OCPT -, le patrimoine immobilier de cette entité publique ne fait que se détériorer. « J’étais engagé en 1980 alors que j’avais seulement 27 ans. Aujourd’hui, j’ai 68 ans. J’ai vécu la dégradation de notre société. À l’arrivée de Musete, je pensais que les choses changeraient en bien. Depuis, il n’y a pas d’améliorations positives. Devrions-nous continuer à lui faire confiance ? », a dit un cadre de la SCPT dans l’anonymat.
De poursuivre : « Si le DG et son comité ne font pas attention, nous assisterons à une série de conflits fonciers à multiples têtes. Car, nos différentes parcelles et principaux bâtiments sont bien positionnés pour abriter des bâtiments commerciaux, administratifs et autres. Il est vraiment temps que Didier Musete se réveille. Géographiquement et foncièrement, les parcelles visibles devant la nôtre entre le portail de L’IFASIC est l’autre coin, n’ont pas existé dans le plan cadastral des années 1980. Ces compatriotes ont volé l’Etat et ont occupé notre parking extérieur ».
Certains cadres et plusieurs agents accusent Musete d’œuvrer dans la solitude et dans l’égocentrisme comme si la SCPT serait son organisation privée. « Si le Directeur général arrive à étouffer illégalement les soulèvements liés à l’impaiement, aura-t-il la volonté de protéger et de valoriser les patrimoines immobiliers de la société ? », se questionne un cadre au CNFPT.
Hérité des situations post-coloniales, le CNFPT mérite de revêtir de sa belle robe d’antan. Connaissant mieux leur SCPT, plusieurs cadres et agents pensent que la version du comité de gestion sera partisane et que Didier Musete vantera plus ses différents voyages à travers le monde.
MYRIAM NZEKE