La perception de l’apprentissage du Lingala par la population rd-congolaise est un sujet qui soulève diverses opinions, entres autres l’interdiction d’en parler chez certains à un certain âge ou milieux, un complexe d’infériorité linguistique pour certains, ou une valeur culturelle pour d’autres.
Pour Dzokanga, linguistique rd-congolais, le Lingala serait à l’origine de diverses tribus composant le groupe éthique “Bangala” ou Mongala sur les rives du fleuve Congo, dans l’actuel province de l’Équateur en Rd-Congo. Cette langue qui évolue, semble aussi perdre de la valeur au profit du Français notamment auprès des familles aisées et de certains jeunes Kinois.
« Je ne parle pas le Lingala à la maison parce que mes parents pensent que ça peut détruire mon éducation, mais j’en parle avec mes amis sans complexe parce que je suis un congolais et j’aime ça », a déclaré Chance Sanza âgé de 12 ans.
De son côté, Merveille Eku, une jeune adulte, pense que malgré le fait que le Lingala soit peu exploité dans les maisons rd-congolaises, on finit toujours par l’apprendre à l’extérieur. Ça veut dire qu’elle ne disparaîtra pas. « En dehors du cocon familial, on apprend toujours le Lingala, donc je pense qu’on en parle déjà malgré l’interdiction dans des maisons. Et ce Lingala des kinois mélangé à d’autres langues a une certaine beauté. Je ne trouve pas nécessaire d’apprendre ou de revenir au Lingala archaïque », a-t-elle déclaré.
Abraham Makabe, citoyen rd-congolais, déplore cette faible considération au Lingala et exhorte les parents et le gouvernement à valoriser cette la langue. « Je me souviens qu’un petit frère n’a pas pu acheter quelques fois parce qu’il ne connaissait pas le Lingala, c’est déplorable. Les parents et le gouvernement doivent apprendre cette la langue comme ils apprennent le français, que ça soit même enseigné dans toutes les écoles car ça fait partie de notre culture, elle doit être valorisée sur les plans national et international », a-t-elle déclaré.
Notons que le Lingala n’est pas que parlé en Rd-congo, mais également au Congo-Brazzaville mais de façon différente.
PERSIDE BOLAMU