L’athlète Suisse d’origine rd-congolaise, Mujinga Kambundji a décroché le mercredi 2 octobre 2019, la médaille de bronze du 200 mètres des Mondiaux d’athlétisme de Doha 2019. L’athlète de 27 ans a signé un exploit historique. Troisième du 200 m en 22 »51, la Bernoise a offert à la Suisse sa première médaille dans une épreuve de sprint individuel lors d’un grand rendez-vous intercontinental. Voici cinq choses à retenir sur Mujinga :
1. Son père est Léopard
Mujinga Kambudji est née le 17 juin 1992 à Berne. Elle est la fille de Safuka Kambudji, un rd-ongolais arrivé en Suisse il y a 43 ans, et de Ruth, une Bernoise pure souche. Mujinga, 27 ans aujourd’hui, est la deuxième des quatre filles Kambundji. L’aînée, Kaluanda, a 28 ans, Muswama en a 23 et Ditaji vient de souffler ses 17 bougies. Toutes les quatre ont fait (ou font encore) de l’athlétisme, et la petite dernière est en train de battre tous les records de précocité.
2. Elle a couru pieds nus lors de sa première course
Alors qu’elles n’avaient que 8 et 7 ans, l’ainée Kaluanda et sa petite sœur Mujinga ont toutes les deux terminé à la deuxième place de leur catégorie d’âge lors de «La plus rapide de Berne», une course pour écoliers. Elles ont couru pieds nus ce jour-là ! Première course et premier podium pour les sœurs Kambundji, dont le potentiel avait été décelé par un enseignant de leur école. Deux ans plus tard, Mujinga recevait sa première paire de «pointes» et s’inscrivait au ST Berne.
3. Elle est la suissesse la plus rapide de l’histoire
Kambundji est bel et bien la Suissesse la plus rapide de l’histoire. Elle est en effet détentrice des records de Suisse du 100m (10 »95 le 13 juillet 2018 à Zofingue), du 200m (22 »26 le 24 août dernier à Bâle) et du relais 4 x 100m (avec Ajla Del Ponte, Sarah Atcho et Salomé Kora, 42 »29 le 5 juillet 2018 à Lausanne). Si, ce mercredi soir, Mujinga Kambundji devait rééditer le temps de son record de Suisse, elle ne se situerait qu’à dix centièmes de seconde du temps réalisé en demi-finale par la grande favorite, la Britannique Dina Asher-Smith (22’’16).
4. Elle s’entraîne régulièrement à Londres
Mujinga Kambundji avait défrayé la chronique en mars 2016, lorsqu’elle avait claqué la porte du relais 4 x 100m. En froid avec son entraîneur Laurent Meuwly avait décidé de travailler seule. Elle avait fait sa réapparition dans le relais en décembre 2016. Kambundji, qui s’était signalée à l’attention bien malgré elle lors des Européens de Zurich en 2014 – elle avait laissé tomber le témoin au départ de la finale -, s’entraîne régulièrement à Londres depuis octobre dernier, sous la direction de son nouvel entraîneur Steve Fudge. Cette même année, Kambundji rentre dans l’histoire de l’athlétisme suisse en décrochant la médaille de bronze en 7 »05, derrière les Ivoiriennes Murielle Ahouré (6 »97) et Marie-Josée Ta Lou, auteures d’un doublé historique.
5. Elle est la 6ème médaillée mondiale de suisse
Mujinga Kambundji devenu le mercredi 2 octobre 2019 soir la sixième médaillée suisse de l’histoire à des championnats du monde. Mais elle est la première sprinteuse à monter sur un podium mondial. Les cinq Suisses qui l’ont précédée sont : Werner Günthör (lancer du poids, 3 x or en 1987 à Rome, en 1991 à Tokyo et en 1993 à Stuttgart), André Bucher (800m, or en 2001 à Edmonton), Viktor Röthlin (marathon, bronze en 2007 à Osaka), Marcel Schelbert (400m haies, bronze en 1999 à Séville) et Anita Weyermann (1500m, bronze en 1997 à Athènes).
ETIENNE KAMBALA