#RDC, Succession dans les églises: Quand le temple de Dieu se transforme en Royaume

Le royalisme. Telle est l’une des caractéristiques de certaines églises chrétiennes en République Démocratique du Congo. A la mort ou après retraite de l’initiateur ou du  visionnaire, selon le jargon de ces églises, c’est le fils ou fille biologique de celui-ci qui prend le gouvernail. Expérimenté ou pas, consacré ou pas, appelé ou pas, les fils des initiateurs héritent de l’église comme un prince héritier succède au roi après sa mort ou abdication.

Les églises confrontées à ce genre ont toutes sinon presque été visitées par la séparation, ce démon contre qui des veillées de prière, des dizaines de jours de jeûne sont organisés en vue de le réduire à néant. Comme tout démon chassé, celui de la division revient sept fois plus fort quand le fils du visionnaire doit monter sur le trône. L’Église Kimbanguiste avec l’aile Centre d’accueil de Kinshasa (cité de Nkamba) avec Simon Kimbangu Kiangani comme Chef Spirituel et l’aile Monkoto avec Joseph Diangienda Kuntima comme Chef Spirituel, Cité Bethel avec l’apôtre Mbiye succédé par son fils Moïse Mbiye et Eglise du Dieu vivant du feu Jacques Sikatenda succédé par son fils Sikatenda Neema, sont des exemples les plus éloquents. La même situation n’a pas échappé l’Eglise de Jésus-Christ de l’Esprit de la vérité (EJCEV/Bima) où après l’enterrement de l’apôtre-prophète Casimir Bolia Inzola, fondateur et chef spirituel, les choses ont tourné au vinaigre.

 

Les collaborateurs directs, n’ayant pas digéré la succession biologique en lieu et place de la succession spirituelle, ont claqué la porte et ont, décidé de créer les leurs.

 

A ce jour, le doute ou le suspens plane autour de la succession à l’église CIFMC du couple Olangi (Joseph et Elisabeth Olangi) décédé. Selon certains fidèles de cette église, Acsa Rachel Olangi ou Guy Olangi seraient les potentiels successeurs de ce célèbre couple pastoral.

 

Pendant ce temps, la succession dans les églises venues de l’Occident s’organise sans aucun problème majeur. L’Eglise catholique excelle en la matière pour avoir organisé la succession de deux cardinaux et de tant d’évêques en toute aisance et sans aucune référence aux liens parentaux ou familiaux. Le Cardinal Malula a passé le flambeau au Cardinal Etsou qui, à son tour, l’a légué à l’actuel Cardinal Monsengwo. Alors qu’il est encore en exercice en sa qualité d’archevêque, Monseigneur Monsengwo connait déjà son successeur, Monseigneur Fridolin Ambongo, choisi par le Pape pour être l’évêque coadjuteur. Pareil chez les Protestants où Monseigneur Bokeleale a remplacé Monseigneur Marini Bodho sans qu’il ne soit de la famille de ce dernier. A son tour, il a passé au Révérend Docteur André Bonkundoa.

 

Mais aussi l’église La Borne où à la mort de Jacques Vernaud, les choses se sont bien organisées. Sa femme et ses enfants ne se sont pas ingérées. Il y a eu une succession pastorale collégiale et intérimaire avec les pasteurs Noé N’sansi et M’pindu. Actuellement, c’est le pasteur Joseph Bondo Kasongo qui dirige cette église exemplaire des droits congolais.

 

Naissant comme des champignons, les églises made in DRC (RDC) n’ont pas un avenir radieux. Les fidèles contribuent pour chaque initiative notamment l’achat d’un siège, mais à la mort du pasteur-fondateur ou du visionnaire, le livret ou certificat parcellaire porte le nom de ce dernier et sa succession familiale. Cependant, pour distraire l’opinion, certains pasteurs forment déjà leurs femmes ou les inscrivent dans les cours de théologie pour prêcher à leurs côtés. La liste des couples qui dirige les églises en Rd-Congo est longue.

BONIECK NGUMA 

LOI