Directeur Général de l’agence Kinevent, spécialisée en événementiel, Teddy Lelo s’est confié au micro d’Eventsrdc.com pour confirmer la tenue de la 1ère édition du Forum de l’Événementiel Congolais, en sigle « Forec », prévu du 7 au 8 novembre 2017, à l’espace Bilembo, à Kinshasa. Cette rencontre annuelle des acteurs majeurs de l’événementiel sera à la fois un cadre pour discuter sur les opportunités qu’offrent ce secteur en RDC, mais avant tout une plateforme d’échanges, d’opportunités et de réseautage pour le progrès de l’événementiel en République Démocratique du Congo. « Le but est d’engager un débat entre les organisateurs d’événements et les responsables des entreprises auprès de qui ils recherchent le sponsoring », a déclaré Teddy Lelo. Rappelons que Kinevent existe depuis cinq ans maintenant. Entretien.
Quels sont les résultats que vous attendiez de cette grande rencontre des pros de l’Événementiel à Kinshasa ?
Le premier résultat que nous nous attendons de cette première édition est que les principales parties prenantes prennent conscience qu’une rencontre de ce genre est importante pour un secteur comme le nôtre en proie à plusieurs difficultés, mais aussi porteur de plusieurs opportunités. Cette prise de conscience devrait déboucher à une meilleure implication de leur part dans les objectifs poursuivis par le Forec.
Qui sont vos cibles ?
Les acteurs majeurs du secteur événementiels que nous pouvons classer dans les grandes catégories suivantes : Les organisateurs d’événements, les agences, les sponsors, les acteurs institutionnels, les prestataires, les professionnels, les médias, les acteurs internationaux.
Depuis presque deux ans, plusieurs événements ont cessé d’exister ou sont reportés aux dates ultérieures suite au manque de sponsoring. Êtes-vous sûr de remédier à ces maux à travers Forec ?
Le Forec ne prétend pas être la solution directe à un quelconque problème surtout aussi épineux que celui du sponsoring. Par contre nous sommes convaincus que le Forec peut être le début de quelque chose de positif et prometteur en faveur de l’événementiel congolais. Concernant justement le sponsoring, nous avons pensé à un panel qui se pencherait sur la question, qui sera tenu le mercredi 8 novembre. Le but est d’engager un débat entre les organisateurs d’événements et les responsables des entreprises auprès de qui ils recherchent le sponsoring.
Qu’est-ce qui selon vous seriez à la base de cette situation ?
C’est dommage que des événements cessent d’exister par manque de soutien, je pense que le pays ne mérite pas ça. La responsabilité est donc double. La plupart des demandeurs réduisent simplement leurs chances en ne présentant pas correctement leurs dossiers. Pour des événements existants, c’est de fois la routine, le manque de la capacité de se réinventer édition après édition d’où les partenaires et le public se lassent. Mais au-dessus de tout ça il faut dire que le marché est assez étroit, pas assez de sponsors et souvent pas assez de budget. Pour y arriver, il est important que les uns et les autres comprennent que les événements sont importants à tous les niveaux et souvent bénéfiques pour tous quand ils sont bien exploités. D’où, la prise de conscience visée par le Forec.
De plus en plus, le mot « Événementiel » s’emploie dans les milieux des jeunes en RDC, mais aucune université ou école enseigne cette branche de la communication. Quel message adressez-vous au ministère de l’ESU, aux recteurs et DG des écoles de SIC ?
La formation est un levier capital. La jeunesse est pleine d’idées et de dynamisme, il est de notre responsabilité de l’encadrer et la canaliser. Nous avons un programme avec plusieurs formations gratuites prévues pour les étudiants et les débutants dans l’événementiel. Ce secteur est porteur, ailleurs les plus gros budgets en communication sont de plus en plus dirigés vers l’événementiel. Le Ministère ainsi que les nombreuses structures éducationnelles doivent être visionnaires et introduire des formations professionnelles, des nouveaux cours dans le programme universitaire.
Selon nos enquêtes, le gouvernement à travers ses différents services constituent un frein pour l’essor de l’Événementiel en RDC. Quel message comptez-vous adresser aux autorités rd-congolaises ?
Je ne pense pas que le gouvernement agisse dans le sens de freiner un secteur émergent, par contre nous demandons aux autorités une plus grandes implication. Des initiatives comme le Forec ou beaucoup d’autres ne doivent pas se fatiguer de soumettre aux autorités des propositions, des recommandations, des programmes à soutenir.
Comment définissez-vous « l’Événementiel 2.0 » ?
Un événement 2.0. est celui qui s’enrichit des nouvelles technologies et les exploite pour élargir le public qu’il touche. L’essor des réseaux sociaux justifie l’existence de ce concept et aujourd’hui les événements ont en plus du public réel présent physiquement, un public virtuel qui a sa part d’influence dans l’effet final que ces événements attendent avoir auprès de leur cible.
Est-il applicable en République Démocratique du Congo ?
Bien sûre que oui ! Bien que le taux de pénétration d’internet ne soit pas aussi élevé que dans d’autres pays, la propension à l’utilisation de l’internet et des réseaux sociaux est très forte surtout auprès des jeunes. Ceci est une opportunité pour les organisateurs d’événement de ne pas négliger cet aspect en intégrant le digital dans leur stratégie globale de communication.
CINARDO KIVUILA