En République Démocratique du Congo, les œuvres d’art sont négligées par une majorité et ont une valeur auprès d’une minorité avertie. Depuis plusieurs années, les experts et les politiciens s’engagent à nommer ou à recommander n’importe qui, ce qui facilite à la fois le piratage, le plagiat et le vol dans le secteur de la culture, des arts et du patrimoine.
Depuis presqu’un mois, rien ne va au sein de l’Institut des musées nationaux du Congo – IMNC – entre le Directeur Général Jean-Pierre Bokolo Mpoka, un Directeur provincial du Musée national de la RDC/Kinshasa et le Directeur national des Collections et du Patrimoine culturel de l’IMNC au sujet d’un musée fantôme à Inongo dans la province du Maï-Ndombe.
Le Directeur technique a mis à nu un vol orchestré par le Directeur Général de cet établissement public sous tutelle du ministère rd-congolais de la Culture, Arts et Patrimoines. Selon notre source, plus de 50 objets d’art ont été saisis à l’entrée principale du site présidentiel du Mont Ngaliema par la Garde Républicaine pour le transférer à Inongo où il n’y a même pas un musée. La même source nous rapporte que ce Directeur Général n’est pas à sa première tentative. Déjà au mois de juin de cette année 2023, le Directeur national des Collections et du Patrimoine culturel avait empêché une tentative de vol similaire.
Voulu puissant et se considérant comme un smart DG, il écarte dans la gestion journalière de l’IMNC, les autres membres du comité de gestion et s’accapare abusivement de tout pour exécuter ses plans machiavéliques en toute tranquillité. D’après ses proches collaborateurs, il utilise le réseau communautaire du grand Bandundu et de l’Equateur comme il est du territoire d’Inongo pour manipuler les délégués syndicaux, qui du reste, sont tous ou presque de cette communauté.
Cette affaire de vol est d’autant plus grave qu’elle nous rappelle comment ce dernier s’est récemment permis de détourner une enveloppe additionnelle destinée à régulariser et à mécaniser les sous et non payés de l’IMNC depuis 2019 pour engager 172 nouvelles personnes n’ayant aucun profil requis dans le fonctionnement d’un musée.
Lire aussi :
Grogne à l’IMNC suite à la nomination de 172 nouvelles recrues
Que s’est-il réellement passé cette fois-ci ?
En date du 30 novembre de cette année 2023, trois agents dont un Directeur provincial du Musée national de la RDC sont allés ouvrir frauduleusement le bureau du Directeur national des Collections et du Patrimoine culturel pour récupérer les clés servant à ouvrir la salle où sont entreposées les œuvres ciblées par ce “puissant Directeur Général”.
Interpellés par des Officiers de police judiciaire avec le mandat d’amener du Procureur de la République près la Cour de cassation, ces agents chargés protéger ces œuvres ont tous avoué que c’est le Directeur Général qui leur avait demandés de soustraire des collections nationales, plus 100 objets d’art, sans procès-verbal de sortie comme l’exigent les textes légaux, ni présence du Directeur national chargé de ces collections nationales et du patrimoine culturel, en bafouant toute la procédure y afférente.
Pour empêcher la procédure judiciaire entamée par le Directeur national chargé de ces collections nationales et du patrimoine culturel, le même Directeur Général demandait à ces prévenus de ne pas répondre aux convocations des OPJ et qu’il connaît le Chargé des opérations de l’Agence nationale des renseignements qui est son grand ami, lequel va empêcher l’aboutissement de cette action judiciaire comme il l’a fait dans le dossier des 172 nouvelles personnes engagées.
Il sied de noter que lors du dépôt de la dernière convocation intervenue avant les élections, l’assistant du Directeur Général de l’IMNC avait, devant le chargé des courriers du Procureur Général, coupé l’invitation qui était adressée à son chef et l’a jetée à ce dernier. Relâché pour des raisons médicales, le Directeur provincial de l’IMNC impliqué dans ce vol ne veut plus y retourner.
Lire aussi :
C’est dans ces conditions d’insécurité organisée que la République Démocratique du Congo va-t-elle rapatrier ou récupérer ses œuvres présentes en Belgique et dans d’autres pays européens ? Notre rédaction qui depuis sa création, s’est spécialisée sur des questions culturelles, artistiques et cultuelles, souhaite à ce que le gouvernement rd-congolais se saisisse de cette affaire et révoque toutes les personnes qui excellent dans les vices.
DANNY KABANGA