C’est au cours d’un entretien à bâton rompu que le Général Philo a émis son avis sur le contrat qui lie son label, Bomaye Musik, à la chanteuse rd-congolaise Céline Banza et sa perception sur les droits d’auteur. Il estime que dans 5 ans, l’écosystème musical rd-congolais connaîtra une avancée significative, si et seulement si, tous les acteurs de ce secteur se mettent ensemble et se décident d’améliorer les choses. Lecture.
Vous venez de signer un contrat de production discographique et scénique avec la lauréate du Prix Découvertes RFI, Céline Banza. Demeura-t-elle dans son style musical ou avez-vous un nouveau plan artistique pour elle vu les réalités du showbiz ?
En tout cas, hors de question de la dénaturer surtout.
Dans quelques semaines, le (la) gagnant (e) de Vodacom BOB rejoindra l’écurie Bomaye. Quelle est votre vision de la musique rd-congolaise de 5 ou 10 prochaines années ?
La musique congolaise est en constante mutation. Là, je trouve que les jeunes sont en place. Mais il n’y a pas encore assez de diversité dans tous ces viviers de talents. Il y a encore trop de similitudes entre les artistes, mais c’est normal. C’est une nouvelle génération qui se met en place, mais dans 5 ans, je suis persuadé que le marché congolais sera en place. Car, les acteurs culturels seront de plus en plus outillés et surtout de plus en plus professionnels, et les jeunes talents seront de plus en plus diversifiés.
Je pense que les talents congolais vont reprendre la suprématie musicale sur l’Afrique centrale et continuer encore à influencer l’Afrique anglophone. J’espère vraiment faire naître des vocations de producteurs dans le pays. Car, l’encadrement restera la seule force pour qu’on avance dans notre combat culturel. Mais, organisons-nous d’abord entre les acteurs et après, l’État viendra à nous. Car, il ne faut pas se mentir. Nous avons besoin d’un vrai cadre juridique.
Récemment, dans le cadre de l’African Music Forum à Kinshasa, vous avez organisé une série de conférences sur les droits d’auteur. Et lorsque vous signez des contrats de production discographique et scénique avec les jeunes musiciens rd-congolais résident en Rd-Congo et les enrôlez dans les sociétés des droits d’auteur étrangères, contribuez-vous positivement ou négativement à leurs carrières ?
J’encadre mes artistes pour qu’ils s’y retrouvent financièrement. Car, c’est aussi le nerf de la guerre pour qu’ils soient à l’aise et créatifs, et je les dirige vers les organismes qui peuvent les rémunérer, et cela se fait aussi par territoire. Je les motive aussi à aller s’inscrire à la société d’auteur au Congo, mais, ils ne sont pas motivés.
Quelle est votre perception sur la SOCODA ?
Je suis allé les voir pour me faire ma propre idée, ils m’ont dit que ça fonctionnait, mais je n’ai pas encore inscrit un artiste ou inscrit mes œuvres là bas. Donc, je ne peux pas la juger. Tout ce que je remarque, c’est qu’elle ne participe pas assez à la vie culturelle du pays et ne communique pas assez auprès des artistes pour savoir ce qu’elle peut apporter.
CINARDO KIVUILA