Sélectionné pour représenter son pays, la République Démocratique du Congo, l’artiste visuel Edizon Musavuli était à la Semaine africaine de l’Unesco à Paris, du 22 au 24 mai dernier. Le thème annuel de cet événement pluridisciplinaire était “L’éducation pour l’innovation, le développement et la culture en Afrique”.
Valablement reconnu dans la salle Segur, ses œuvres étaient interprétées par son agent, le rd-congolais Serge Malele. Cette édition qui était organisée par le Royaume du Maroc sous la supervision de la direction générale de l’organisation des Nations Unies pour la science, l’éducation et la culture – UNESCO – avait accueilli un public monstre durant les trois jours.
Ces trois œuvres au cours de l’exposition “Neutre” avaient retenu l’attention des visiteurs par son originalité qui les rapprochent de la photographie et de la réalité. Or, ce sont des dessins. “Toutes les personnes qui ont visité les dessins de mon artiste étaient vraiment captivées. Beaucoup ont appris sur notre pays, surtout la presse française et les écoliers de quelques écoles parisiennes. Malgré tout, nous avons atteint nos objectifs et je suis fier de travailler avec lui”, nous a confié Serge Malele.
D’ajouter : “Pour les prochaines dates en Europe et ailleurs, il serait intéressant que l’artiste soit physiquement présent pour mieux échanger avec les organisateurs, visiteurs et autres personnes. C’est très important pour lui, surtout pour son carnet d’adresses, des collaborations prochaines et ses perspective”.
Il convient de rappeler que “Neutre” est une série d’interpellations qui présente cet artiste de la République Démocratique du Congo, vivant dans la résilience, à Goma, une zone caractérisée par les atrocités et la peur entretenues par le Rwanda voisin et les différents ennemis de notre pays continent. “Dans le contexte qui est le mien, la neutralité n’est ici ni une idée, ni un avis. Il s’agit uniquement d’un aspect visuel qui se désolidarise de toutes ces pensées philosophiques autour de ce mot au multiple sens”, a expliqué Edizon Musavuli.
Par rapport au choix des couleurs, noir et blanc, il a justifié en ces termes : “Dans le but de standardiser le visuel des créations ou de pouvoir interpréter l’art de façon commune sans forcément recourir à son sens original, certains iront même jusqu’à vouloir donner un sens universel à chacune des couleurs existantes. C’est justement de cette réalité subjective que je tire mon attirance pour l’absence des couleurs. Le résultat monochrome du mélange noir et blanc. La neutralité visuelle ne prend aucune position colorimétrique. La neutralité, en lieu et place de limiter la pensée de l’observateur, lui ouvre un champ de jugement plus Vastes des possibilités”.
Notons que l’artiste visuel Edizon Musavuli a, depuis 2020, marqué le monde à partir de ses créations inédites réalisées dans sa Goma natale. Il est autodidacte et est à la recherche permanente de la perfection. Son identité ou son style est qu’il va toujours au-delà d’une simple touche de crayon, et ses œuvres mêlent réalité et transcendance. Ce qui le différencie avec ses collègues artistes visuels rd-congolais et autres.
CINARDO KIVUILA