Sous la plume de Foshino Ntumba Mukundula, il est donné au lecteur de remonter le temps pour revisiter le parcours d’un des talentueux guitaristes et auteurs-compositeurs prolixes que notre pays ait connus, Simaro Masiya Lutumba Ndomanueno. Depuis, ses débuts chez Gérard Madiata, évoluant à l’ombre tutélaire du « Grand Maître » Franco Luambo Makiadi jusqu’à Bana OK.
Son itinéraire y a été retracé. L’ouvrage préfacé par Jean-Pierre Eale Ikabe, a été inspiré à l’heure où le chansonnier s’apprêtait à quitter la scène, à 80 ans, le 19 mars 2018. Décrit ici comme un être multidimensionnel, Simaro Lutumba s’est employé près de 60 ans durant à apporter sa flamme vivifiante en égayant les cœurs de ses contemporains, à travers ses oeuvres de haute facture. Le préfacier note que dans la plupart de ses productions discographiques, Simaro a observé, interrogé, tenté de corriger, de redresser, regrettant parfois, depuis « Fifi nazali innocent » et beaucoup plus loin, à mesure que sa carrière évoluait.
Jean-Pierre Eale relève qu’il n’a eu de cesse d’inviter ses semblables à la réflexion par des allusions imagées face à la réalité ambiante, touchant les cœurs des auditeurs. « Comment, imprégné de cette sève, peut-on résister à l’analyse qu’il fait de son environnement dominé par une dualité, joies et peines, rires et pleurs, avec tant de paradoxes ? », s’interroge le préfacier. « A moins d’avoir été conçu d’une autre matière que la chair humaine pour ne pas lui accorder l’attention qu’il mérite », dit-il. En un mot, comme en cent, Eale Ikabe, estime que celui qu’il nomme ici par son surnom « Simaroca » aura marqué son époque par sa verve populaire, dans un ensemble de proses où des images poétiques, avec une réalité frappante, côtoient des messages de sagesse africaine. Il n’y a qu’à réécouter « Mabele », « Ebale y’a Zaïre », « Inoussa », « Ofela » ou « Mandola »…
C’est le lieu commun de le dire et un impératif de l’affirmer, souligne-t-il, l’usage des métaphores, c’est son fort. Dans cette préface, l’autre loue le fait que Simaro, en toute humilité (un des traits de son caractère) s’est ouvert de bon coeur à certains de ses jeunes collègues pour des collaborations ponctuelles appelées featuring.
JEAN PIERRE EALE IKABE