La deuxième édition du Festival africain des arts martiaux (FADAM), dont l’organisation est théoriquement confiée à la République démocratique du Congo, est un projet dangereux pour les sports congolais dans leur globalité.
Présentée comme une opportunité pour le pays, cette initiative du sujet chino-franco camerounais, maître Martin Dominique Saatenang, s’est avérée en réalité comme une vraie arnaque contre le pays hôte et un obstacle pour l’épanouissement des sportifs congolais lors de l’exercice budgétaire en cours.
Les individus d’abord
En effet, d’après les documents à notre possession, pour son effectivité, le FADAM 2023 a besoin d’un montant total de 15.467.000 $ (Quinze millions quatre cents soixante sept milles dollars américains). Pour y parvenir, le gouvernement congolais, via la ligne budgétaire attribuée au ministère des Sports et loisirs, devra contribuer à hauteur de 5.467.000 $ et les 10.000.000 $ restants devront provenir de l’organisation FADAM elle-même.
Mais hélas ! A moins de trois mois de la tenue de cet événement, sur les dix millions promis par l’organisateur, aucune banque congolaise loge un seul million de dollars américains pour le compte de FADAM à cet effet. Curieux !
Les vrais problèmes
Que FADAM ne mette pas les moyens pour l’organisation de son propre festival, cela n’est pas notre principale préoccupation. Le nœud du problème réside dans les 5.467.000 $ que cette organisation attend de la RDC pour réaliser son projet.
Comment peut-on accepter que la République puisse débloquer ce montant dans le compte du ministère des Sports et loisirs qui, du reste, a fonctionné avec un modique budget de 7.000.000 $ au cours du précédent exercice
budgétaire?
En français facile, si la RDC s’entête à financer FADAM 2023 (puisqu’il y a des individus qui veulent tirer leurs propres bénéfices au détriment de l’ensemble du mouvement sportif congolais), toutes les Fédérations sportives congolaises n’auront que leurs yeux pour pleurer. Et ça sera malheureusement tard. Pour cause ? Il ne va rester dans la ligne budgétaire destinée aux sports que 1. 533 .000 $ pour une soixantaine de disciplines, sans compter les moyens qui seront déboursés en faveur de l’organisation des IX èmes jeux de la Francophonie ce, au courant de la même période.
FADAM par qui et pour qui ?
La deuxième édition de ce festival est réputée être organisée par la RDC. Cerise sur le gâteau! Au fond, dans leur majorité, les acteurs, mieux les responsables des Fédérations concernées sont réduits à des simples observateurs, alors qu’ils être des acteurs. Certains dénoncent la manipulation et la confusion orchestrées par l’initiateur du FADAM pour des raisons inavouées. A ce jour, aucune discipline n’a reçu de l’administration de FADAM un centime pour entamer la préparation. Aucune information n’a filtré au sujet des primes destinées aux athlètes, puisqu’il s’agit d’un festival (différent d’une simple compétition). Le non démarrage des travaux relatifs aux villages culturels fait partie de nombreux arguments qui font dire à certaines personnes que FADAM est plus une arnaque qu’une opportunité pour la RDC.
La balle est donc dans le camp des acteurs sportifs congolais qui doivent juger de laisser les millions de dollars partir dans ce projet obscur aux dépens de toutes les Fédérations ou d’agir dans le sens d’empêcher que l’État ne dépense là où il n’y a pas l’intérêt des sportifs. Tenez! Le ministre des Finances Nicolas Kazadi ne va puiser que dans ce qui est prévu pour les Sports. Aucun sportif ne devrait oublier que beaucoup de disciplines ont raté des compétitions lors de l’exercice budgétaire passé, à cause notamment des moyens déséquilibrés affectés à l’organisation de deux matchs des barrages du mondial de football.
Une démarche purement patriotique
TOM’S