La culture et les arts en RDC s’imbimbent comme une éponge aux difficultés. Entre manque de politique culturelle et situation socio-économique précaire, les professionnels du secteur en Rd-Congo battent de l’aile. Pour sortir la culture et les arts en RDC du gouffre et obtenir une reconnaissance – législative notamment -, les artistes et les professionnels du monde culturel, ont officiellement présenté, ce mercredi 25 octobre 2023 au nouveau Musée national à Kinshasa, un projet de loi portant sur les conditions de l’artiste et des professionnels de la culture et des arts en RDC.
Des artistes et culturels, la RDC en regorge à foison. Le seul hic, c’est le manque d’encadrement et le problème économique, conséquence d’un manque criant de politique culturelle. Si les avocats ou encore les médecins rd-congolais s’avèrent être reconnus par l’État rd-congolais, les artistes et culturels eux traînent leur spleen. Inconcevable dans un pays où la culture représente l’âme du peuple et transmet une histoire aux générations futures.
L’artiste rd-congolais a longtemps souffert d’un manque de reconnaissance malgré sa marge de progression et ses prouesses. Cette méthode partiale dans un pays comme la RDC, a poussé ses professionnels de la culture et des arts à travailler pour s’imprégner des défis culturels à travers un projet de loi amorcé en 2019 et portant sur les conditions de l’artiste et des professionnels de la culture et des arts dans le pays.
Député national et l’un des initiateurs de ce projet de loi, Ados Ndombasi souligne que celui-ci est la volonté et l’ambition de contribuer à la résolution des problèmes qui minent le secteur culturel.
« Comment alors expliquer que notre pays qui forme des artistes dans des écoles publiques comme l’INA et l’Ecole des Beaux-Arts, ne reconnait pas la profession de ceux-ci au sortir de leur formation académique ? », s’interroge-t-il.
Et de poursuivre : « En France, le secteur culturel représente 670.000 emplois, 104.5 milliards d’euros d’après l’Inspection générale des affaires culturelles françaises. Il s’agit à travers cette proposition de loi, de rendre justice à une catégorie de travailleurs au Congo jusque-là oubliés par le code du travail en vigueur : les travailleurs du secteur culturel et artistique. En mettant en place ce statut social, on les intègre dans le circuit économique et de ce fait à celui du développement du pays car ils y contribuent fortement. »
Avec ce projet de loi, les artistes et culturels rd-congolais militeront pour l’amélioration de leurs conditions de travail. Une lueur d’espoir en attendant la cerise sur le gâteau à l’Assemblée nationale.
Un projet de loi et des espoirs
Avec ce projet de loi portant sur les conditions de l’artiste et des professionnels de la culture et des arts en Rd-Congo, les espoirs reposent désormais sur le législateur. Un pas de géant de franchi sans doute en attendant le stade décisif du vote pour approbation au parlement.
Président a.i. du Collectif des Artistes et des Culturels, Roch Bodo n’a pas tari d’éloges aux députés culturels qui n’ont ménagé aucun effort pour porter ce projet de loi à cœur.
« L’avènement des députés dits “culturel” à la 3e législature était un motif d’espoir pour les culturels, car ces derniers étant notre émanation, ils étaient sensé porter nos voix et desideratas en terme de loi sur la culture à l’hémicycle. Puisqu’Ils sont, rassurez-vous nos porte-voix. Et nous ne nous étions pas trompé », a-t-il dit.
Roch Bodo a dans la foulée, rassuré que les artistes et culturels rd-congolais feront le tout pour le tout pour doter la RDC d’une politique culturelle.
Cette question des conditions de travail des artistes et culturels rd-congolais a d’ailleurs fait l’objet d’un atelier de réflexion organisé par JazzKiff Founders en synergie avec le Collectif des Artistes et Culturels. Son président, Paul Ngoie le Perc estime que ce projet de loi est une aubaine pour notamment sécuriser socialement les artistes.
« Les artistes congolais, on ne sait pas qui sommes nous. Nous n’avons pas une fiscalité. L’artiste congolais n’a pas un statut, à chaque fois qu’il a un problème, il faut pleurer. Pourtant, c’est un acteur important du pays qui doit être sécurisé socialement et contribuer par ses cotisations pour faire avancer le pays », a-t-il dit.
Un projet de loi qui, une fois voté, permettra à l’artiste rd-congolais de gagner ses lettres de noblesse.
CHADRACK MPERENG