La récente décision de Meta de suspendre le fact-checking sur ses plateformes, Facebook et Instagram, soulève d’importantes inquiétudes au sein de la communauté internationale et des experts en information. Mark Zuckerberg, le PDG de cette entreprise technologique, a choisi de mettre fin à la collaboration avec des organisations externes de vérification des faits, un changement qui pourrait avoir des répercussions considérables sur la manière dont les informations sont diffusées et gérées sur ces réseaux sociaux.
Jusqu’à présent, les vérificateurs de faits externes jouaient un rôle essentiel en signalant de manière indépendante les fausses informations. Leur intervention permettait non seulement d’identifier et de modérer les contenus erronés, mais aussi, dans certains cas, de les supprimer totalement des plateformes. Cela est d’autant plus crucial à une époque où des robots et des campagnes de désinformation ciblées cherchent à manipuler l’opinion publique à des fins stratégiques ou politiques.
Face à cette situation, Meta justifie sa décision en arguant que la plateforme aurait atteint un stade où les erreurs de fact-checking et la censure excessive compromettent l’expérience utilisateur. Selon l’entreprise, les vérificateurs de faits seraient devenus trop influencés par des biais politiques, ce qui aurait contribué à une érosion de la confiance des utilisateurs, notamment aux États-Unis d’Amérique .
Des réactions et des inquiétudes
Cette décision a suscité un vif débat dans l’opinion publique. D’un côté, l’Union européenne impose des règles strictes en matière de modération de contenus, et certains pays envisagent déjà de suspendre l’anonymat en ligne afin de lutter contre les abus. De l’autre, de nombreuses organisations de fact-checking, comme celles en République Démocratique du Congo, ont exprimé leur indignation. Le média Balobaki Check a déclaré que les justifications fournies par Meta témoignent d’une compréhension alarmante des enjeux démocratiques.
Selon ce média, le fait que Zuckerberg qualifie une approche fondée sur des faits comme étant biaisée, est préoccupant et pourrait signaler une direction inquiétante pour l’avenir des plateformes de Meta. « Si d’autres réseaux sociaux, comme TikTok, décident de suivre cet exemple, cela pourrait entraîner des conséquences désastreuses pour la véracité de l’information en ligne, » avertit Balobaki Check dans un communiqué.
La suspension du fact-checking par Meta soulève des questions fondamentales sur la responsabilité des plateformes numériques dans la lutte contre la désinformation. À l’heure où les enjeux de l’information sont plus cruciaux que jamais, ce changement pourrait favoriser la prolifération de fausses informations, nuisant ainsi à la démocratie et à la cohésion sociale. Les discussions autour de cette décision ne font que commencer.
GLODY NDAYA