Au milieu de la fracture numérique qui sévit en République Démocratique du Congo, Internet Society – ISOC RDC – milite pour améliorer la portée de l’internet aux communautés rd-congolaises.
Dans une interview accordée à votre rédaction, Kevin Mukendi, membre du conseil d’administration d’Internet Society RDC et consultant en cybersecurité, a relevé le principal defi de connectivité en Rd-Congo et réitéré l’engagement de cette organisation mondiale dans l’amélioration de l’Internet dans des communautés. « À partir de cette année, nous allons nous efforcer de financer un réseau communautaire par an », a-t-il fait savoir. Entretien.
Parlez-nous de ISOC
Internet Society est une organisation mondiale crééé en 1992 aux Etats-Unis par des inventeurs des protocoles TCP-IP. Internet Society soutient et promeut le développement d’internet en tant qu’infrastructures techniques mondiales, une ressource pour enrichir la vie des individus et en faire une force pour le bien de la société.
Dans ses missions, ISOC préconise un internet sécurisé, fiable et plus résilient. Comment vous y prenez-vous ?
En mobilisant les communautés avec les experts de quatre coins du monde afin de sécuriser le coeur de l’Internet. Nous soutenons la recherche et la collaboration sur les questions de sécurité auxquelles l’internet est confronté, nous protégeons les éléments constitutifs qui permettent le fonctionnement de l’internet et nous veillons à ce que les individus du monde entier aient à leur disposition les meilleurs outils pour protéger leur communication en ligne.
En Rd-Congo quelles ont été les différentes réalisations de l’ISOC jusqu’à ce jour, pour contribuer à la réduction de la fracture numérique ?
Internet Society a à titre d’exemple, financé les points d’échanges que nous avons ici en RDC à savoir : Kinix lubix et gomix, faisant de nous le pays africain francophone ayant le plus de points d’échanges. Internet Society a également financé en grande partie le réseau communautaire à Pamoja net au Sud Kivu permettant aux gens de cette contrée à se connecter gratuitement sur internet alors qu’avant, ils devaient parcourir des kilomètres pour avoir accès à internet. Et à partir de cette année, nous allons nous efforcer de financer un réseau communautaire par an. Internet Society RDC est entrain de mener un plaidoyer auprès du gouvernement afin qu’il facilite l’investissement dans la fourniture d’accès à Internet.
À ce jour, l’internet demeure encore un luxe pour plusieurs pays africains en général et singulièrement en Rd-Congo. À votre avis, que faut-il faire pour améliorer la connectivité dans ce continent ?
Les prix d’Internet pour des populations des pays en voie de développement sont très élevés lorsque le gouvernement décide de ne pas subventionner ce secteur. Et donc l’État rd-congolais doit beaucoup s’impliquer dans ce secteur et même diminuer les taxes. Il doit aussi s’assurer de la qualité des services des fournisseurs d’accès à Internet. L’État doit également faciliter la création d’entreprises qui fournissent un accès à internet. Il faudrait aussi créer plus des réseaux communautaires.
Quel est selon vous, le plus grand défi de connectivité en Rd-Congo ?
Selon moi, le plus grand défi de connectivité en Rd-Congo serait d’arriver à connecter ceux qui sont dans mes milieux ruraux. D’une manière générale en Afrique, il est très difficile de fournir un accès internet dans les zones reculées. La plupart d’individus vivant dans des zones rurales se voient privés de ce service qui peut être considéré à ce jour comme essentiel.
Comment se compose votre réseau ?
Notre travail consiste à faire en sorte que l’internet soit ouvert, connecté à l’échelle mondiale, sécurisé et digne de confiance. Du coup, notre réseau est composé des gens qui partagent ces objectifs.
Un mot de la fin
Je lance un appel au gouvernement afin qu’il soutienne Internet Society dans sa mission de connecter les non-connectés et de faire de l’internet une ressource sûre et disponible à tous. Mais aussi, d’autres organisations qui luttent contre la fracture numérique. Au reste de la population, je dirai qu’internet aujourd’hui offre plusieurs opportunités notamment pour trouver un emploi, investir, entreprendre, apprendre etc. Il est assez aberrant d’apprendre que dans le top 10 des recherches Google faites l’année passée (2021) par les rd-congolais, le foot occupe six places. Alors mes chers compatriotes, faisons un bon usage de cet outil puissant qu’est l’internet.
GLODY NDAYA