Théâtre : Festival Série 7, trois jours de célébration artistique sous le signe de la résistance

Une conférence de presse organisée ce jeudi 10 avril 2025 a marqué le lancement officiel du Festival des arts de la scène Série 7, initiative portée par trois figures emblématiques de la scène artistique rd-congolaise : Marie Louise Bibish Mumbu, Christian Muela Mualu et Albertine Itela. Tous trois revenus au pays avec l’ambition de créer un espace d’expression, de mémoire et d’action, ils lancent un projet culturel engagé placé sous le thème « Résistance ».

Le festival se déroulera du 11 au 13 avril 2025 avec une première journée à Silikin Village, avant de se poursuivre les deux jours suivants sur le terrain Comète – Réf. Galaxy -, situé sur l’avenue 24 Novembre, à Kinshasa.

« Série 7, c’est une génération »

Albertine Itela, metteuse en scène et co-productrice du festival, est revenue sur la philosophie qui sous-tend le projet.

« Série 7, c’est une génération… celle des années 70, mais aussi celles qui sont venues un peu avant ou après. Nous sommes aujourd’hui les parents, les témoins d’un pays et d’une époque qui n’existent plus, mais aussi les artisans du présent et de l’avenir. […] Notre pays est un territoire perpétuellement agressé, qu’on tente de dépouiller. Mais malgré tout, nous sommes encore là. Nous naissons, nous créons, nous parlons, nous résistons. »

Pour elle, le festival est un espace de vitalité et d’invention collective, une réponse artistique aux défis sociaux, politiques et environnementaux du pays.

Dans une intervention particulièrement marquante, Christian Muela Mualu a tenu à évoquer la situation dramatique dans l’Est du pays.

« Goma, Bukavu… administrativement, ces villes ne font plus vraiment partie de la République Démocratique du Congo. C’est une réalité qu’on doit dire haut et fort. […] Résister, c’est aussi pour notre Est. Peu importe qui dirige, notre Goma, notre Bukavu ne sont pas entre nos mains. Mais notre Goma est en nous. »

Cette première édition du festival Série 7 rendra hommage au dramaturge Kalema Mbuyu, l’une des grandes voix du théâtre rd-congolais. La programmation se veut riche, jeune et éclectique : théâtre, danse, humour avec Tatu Séraphin, musique avec Dr Baboozin, l’homme de Poison na Diamba, et même un carnaval en pleine ville.

Et pour que tout le monde puisse participer à cette fête de la création, les billets sont proposés à un prix abordable, une manière pour les organisateurs de rendre l’événement accessible à toutes les couches sociales.

Trois jours de célébration, de création et de résistance. Kinshasa a rendez-vous avec l’art, l’engagement et l’espoir.

PLAMEDI MASAMBA