TIC – Taxe RAM : Joël Lamika s’insurge contre la décision du bureau de l’Assemblée nationale

La question orale adressée au ministre des postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication – PTNTIC -, Augustin Kibassa Maliba par le député national Juvénal Munubo a été rejeté par le bureau de l’Assemblée nationale rd-congolaise.

Le rejet de cette interpellation en rapport avec la taxe RAM a suscité une grogne au sein du mouvement national des consommateurs lésés – MNCL -. Son coordonnateur Joël Lamika monte au créneau pour protester contre cette décision qui empêche à un député de faire entendre la voix du peuple rd-congolais. Entretien.

Quelle est la réaction du mouvement national des consommateurs lésés en RDC suite au rejet par le bureau de l’assemblée nationale de la question orale adressée au ministre Kibassa sur la taxe RAM ?

Le mouvement national des consommateurs regrette énormément le rejet du bureau Mboso de pouvoir interpeler le ministre Kibassa Maliba. Nous nous posons la question de savoir pourquoi le bureau de l’Assemblée nationale ainsi que les élus du peuple peuvent boucher leurs oreilles et se taire face à un crime socio-économique.

Pensez-vous que ce bureau a vraiment raison ?

Il n’a pas raison parce que la question relative orale est une question d’ampleur nationale. Le ministre est censé être interpelé pour s’expliquer. Où est logé l’argent ? A quoi est-ce que cela sert exactement ? Combien ont-ils déjà récolté ? Pourquoi 7 USD et non pas 3 USD ou encore 5 USD autant des questions qui n’ont pas des réponses alors que le ministre devrait être devant les élus du peuple pour apporter des éclaircissements.

Aujourd’hui, après la suspension du processus de blocage des appareils non en règle avec le paiement de cette taxe, que dites-vous à vos membres et non membres victimes de cette décision exagérée ?

Nous disons ceci, le mouvement national des consommateurs lésés, -MNCL -n’avais pas pour démarche la suspension de la taxe RAM, mais en revanche la suppression de cette taxe. Et donc, nous allons devoir continuer nos plaidoyers et nos pressions pour que cette taxe soit supprimée. Nous disons aussi que débloquer les appareils non en règle ne suffit pas, nous voulons avant la suppression de la taxe RAM que cette taxe soit d’abord suspendue.

Dans l’avenir, quels types d’actions envisagez-vous contre ladite taxe ?

Nous allons rencontrer le Chef de l’État, garant de la nation avec qui nous allons échanger et interagir pour lui présenter les difficultés et les préoccupations des consommateurs congolais face à la situation du RAM, mais aussi face à la situation du prix des denrées alimentaires et autres.

Le MNCL va aussi bientôt lancer une campagne de sensibilisation sur la prise de conscience des droits des consommateurs, car il est important que chaque congolais connaisse bien son droit.

Les consommateurs rd-congolais ne sont pas seulement lésés ou dérangés par la taxe RAM, mais par plusieurs types de produits qu’ils rencontrent au quotidien. Que dites-vous au premier ministre rd-congolais qui manifeste plusieurs ambitions pour son mandat ?

Nous disons ceci au premier ministre, autant nous avons réussi à obtenir l’alternance politique, aujourd’hui, nous devons axer les débats publics sur les questions sociales et économiques. Le droit des consommateurs est une question cruciale sur laquelle l’état congolais et le gouvernement congolais doivent dorénavant se pencher.

La pénurie d’eau dans nos quartiers et le manque de l’électricité ne sont pas normaux. Il est donc important pour l’instant que les consommateurs congolais soient respectés. Nous attendons de la part du premier ministre Sama Lukonde de faire respecter le droit de consommateurs congolais.

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Énumérez-nous les produits et services qui selon vous lèsent les rd-congolais depuis le début du mandat de Félix Tshisekedi ?

Aujourd’hui, parmi le produit qui lèsent les plus les rd-congolais, je vais aller secteur par secteur. C’est d’abord le secteur de la télécommunication. C’est-à-dire que les réseaux de la téléphonie mobile de manière générale, nous fournissent des produits et services de très mauvaises qualités.

Il y a aussi le secteur de la télédistribution. Pourquoi est-ce que nous devons acheter l’abonnement de canal Sat par exemple alors que cet abonnement ne correspond pas aux réalités sociales ? La tarification ne correspond pas aux réalités sociales. Tu achètes un abonnement que tu n’utilises pas parce que tu n’as pas d’électricité, mais l’abonnement est tout de même épuisé ou consommé. Cela n’est pas normal. Il est donc temps que cela soit dorénavant adapté à nos réalités sociales.

Mais aussi, il y a le secteur de transport où aujourd’hui, le prix de transport change à tout moment. Vous sortez et payez une course à 2000 Francs et à votre retour, vous déboursez plus de 3000 Francs pour la même course. Le ministre de l’économie ainsi que celui de transport doivent travailler sur cette question-là.

Le manque d’eau dans nos quartiers, le manque d’électricité, le prix des denrées alimentaires … qui changent selon le milieu, selon les intentions et humeurs de gens tout cela lèse énormément les consommateurs congolais.

Qui peut être membre de votre mouvement ?

Tout congolais qui se sent concerné par notre combat est d’office membres du MNCL.

Quelles sont les conditions d’adhésion ?

Parmi les conditions à remplir, il faudra acheter une carte de membre. Cette carte se vendra incessamment à 5 USD.

La RDC, votre pays a 26 provinces. Où avez-vous réellement des représentations ?

Nous avons des représentations à Bukavu, Butembo, Bandundu Ville, Kenge et au Kongo Central.  Peu à peu, le MNCL est en train de s’implanter. Toutes les personnes qui veulent se joindre à nous dans ce combat peuvent nous contacter. N’hésitez pas de manifester votre volonté pour représenter le mouvement dans votre province ou dans votre ville.

Avez-vous un message en particulier à adresser aux rd-congolais victimes de la taxe RAM et autres ?

Nous adressons ce message. Chers compatriotes, peu importe le temps ceux qui sont auteurs de ce crime social et économique en payeront le prix. Nous ne pouvons pas vous garantir en ce moment le remboursement de vos crédits, de votre argent et autres, mais faites confiance au Mouvement national des consommateurs lésés. Nous continuons la pression pour que cette situation soit au plus vite décantée et qu’au plus vite chacun de vous puisse retrouver son droit.

(Ré) écoutez en podcast l’entretien de Joël sur Eventsrdc FM

https://soundcloud.com/eventsrdcfm243/tic-joel-lamika-du-mouvement-national-des-consommateurs-leses-passe-au-crible-la-taxe-ram

GRATIEN KINDUKU