Très touché par les tensions enregistrées ce lundi 19 septembre 2016, en République Démocratique du Congo comme dans sa diaspora, Trésor Mukambilwa, analyste politique rd-congolais, appelle les rd-congolais à l’apaisement et à l’attente des résolutions du Dialogue National Inclusif qui selon lui, amèneront ce pays continent vers une nouvelle ère. Quant à l’agression verbale dont a été victime Thomas Perriello @US_SEGL –Envoyé Spécial des Etats-Unis d’Amérique dans la région des Grands Lacs, Mukambilwa condamne cet acte et demande à ce dernier d’éviter toute ingérence aux problèmes internes de la RDC. Attentivement, lisez cet entretien :
19 septembre 2016, date reconnue constitutionnellement pour que la CENI convoque le corps électoral. Cela n’est pas fait. Comment analysez-vous cet acte ?
Il y a plusieurs raisons qui y afférent. La seule, connue de tous est la révision du fichier électoral qui est en cours. Aussi, je peux rajouter, le calendrier de février 2015, encore valide de la CENI, mais récusé par les députés membres de l’Opposition. De ce fait, la centrale électorale s’en est remise à la haute Cour Constitutionnelle. En attendant que cette dernière s’exprime pour en savoir plus, il faut encore que les politiques s’accordent sur un calendrier pour le prochain scrutin, question en cours de discussion au Dialogue National Inclusif.
Le Rassemblement des forces acquises au changement a organisé une marche pacifique à Kinshasa, dans plusieurs villes de la RDC et dans la diaspora, ce lundi 19 septembre 2016 pour le respect de la Constitution. Êtes-vous sûr que ce document sacré sera respecté par les dialogueurs et les parlementaires avant janvier 2017 ?
Aussi sûr que ma foi en Dieu! La constitution sera respectée et personne ne veut la violer. Au dialogue, il est question de trouver un consensus quant à la tenue des élections à bonne date. Aucun article de la constitution n’y est évoqué. Quant aux parlementaires, je ne me rappelle pas que le referendum soit inscrit à l’ordre du jour de la session de septembre.
S’agissant des manifestations du Rassemblement, c’est un droit pour tout congolais à manifester. Pour preuve, les autorités des villes ont autorisé cette marche pacifique. Preuve également de la bonne santé de la démocratie au pays de Joseph Kabila. Mais, je regrette seulement quelques actes de provocation signalée ici et là par les partisans de ces derniers.
Qu’est ce qui selon vous incite les policiers a tiré et a jeté des gaz lacrymogènes à l’endroit des manifestants ?
Cela est une réaction d’auto défense. Ma source @soniarolley, Envoyée spéciale permanente de la RFI à Kinshasa qui déjà tôt le matin nous a signalé sur son compte Twitter ces actes de provocation. J’ai vu ce matin, Franck Diongo avec ses militants, respectant l’itinéraire et cela n’a causé du tord à personne. A retenir que les leaders du Rassemblement n’ont pas le contrôle sur la foule.
Afrik.com a informé le monde que le Représentant des États-Unis d’Amérique dans la région des Grands Lacs, Thomas Perriello était insulté par un député national et un communicateur de la Majorité Présidentielle. Le ministre Mende l’a reconnu sur son compte Twitter. Qui serait le commanditaire de cet acte non diplomatique ?
Les responsables de ces actes en savent plus. En somme, ils sont libres. Ils ne sont pas des mineurs. Je rajouterai aussi que c’est peut-être la folie du nationalisme qui l’a amené aussi loin. Je suis convaincu que c’est le sens du nationalisme qui justifie leurs actes. Ce diplomate américain était allé aussi loin en s’ingérant dans nos affaires intérieures.
Il est diplomate et pas politique congolais. Il n’a qu’à s’en tenir au respect de sa mission dans les Grands Lacs. Son aide en résolvant la crise nous sera d’une grande aide. Qu’il évite de mettre l’huile sur le feu.
La RDC prend part à l’Assemblée générale annuelle des Nations-Unies. A cette occasion, quel sera son message ?
C’est dans le secret du Chef. Attendons l’intervention du Chef de l’Etat Joseph Kabila pour se faire une idée. Je pense qu’un plaidoyer serait le bienvenu quant à la situation à l’Est du pays et aussi le processus électoral en cours au pays.
Un message aux rd-congolais éparpillés à travers le monde et qui veulent vivre pour la première fois de leur vie une alternance au plus haut sommet de l’État ?
A mes frères et sœurs, l’alternance est possible. Il y a un calendrier consensuel qui verra le jour d’ici la fin du Dialogue National Inclusif.
Fier de votre pression, mais indigné pour ceux-là qui rejettent en bloc les avancés au pays. Je vous invite à vous approprier des résolutions issues du Dialogue pour obtenir certains de vos droits, aussi celui de vote. Car, là, sera la preuve que vous êtes nationalistes et vrais congolais. A savoir qu’à l’instant, nous ne savons pas reconnaitre le vrai du faux congolais.
Alors la marche voulue pacifique, elle est devenue horrifique et loin d’être démocrate. Nous ne voulons plus revenir en arrière. Manifester ne rime pas avec piller. L’an 1990 est loin de nous, alors très loin. Changeons la manière de faire notre politique.
CINARDO KIVUILA