Cette année, la Foire internationale de Kinshasa (Fikin) devrait célébrer son cinquantième anniversaire depuis qu’elle a été mise en service le 29 juin 1969, lors d’une cérémonie solennelle mettant à disposition une somme de curiosités entre culture et divertissements.
Avec, à l’accueil, une gigantesque œuvre sculpturale célèbre, s’élevant une hauteur à donner du vertige : le fameux batteur de tam-tam signée Maître Lufwa Mawidi André.
Ses pavillons et son parc d’attraction attiraient un grand nombre de curieux et visiteurs. C’était, à n’en point douter, une fierté pour la population kinoise et bien au-delà. Un cadre de rendez-vous et de distraction. Cet espace ludique a drainé un nombre impressionnant de personnes en familles ou solitaires qui a vu passer ses
50 ans d’existence. Un demi-siècle n’arrive pas tout le temps et ça se célèbre !
Alors que je m’attendais à cette occasion à des fêtes grandioses, qu’il en soit ainsi, voilà que personne n’y a songé. Quelle a été ma surprise de suivre à la télé, au cours de la tranche réservée aux communiqués, l’annonce, mieux le programme qui se tient au pavillon 10 du lieu. J’ai simplement eu trop mal ! Je suis allé consulter mon compte en banque de souvenirs… J’ai commencé à passer en revue (rien que dans ma mémoire) mes différentes visites de ses stands achalandés ayant permis de découvrir bien de choses dont on entendait souvent parler, les minerais notamment proposés par la Gecamines, à l’époque de sa splendeur. Juste un détail et non des moindres : la foire se tenait en deux formules, lors de grandes vacances scolaires (entre juin et fin juillet), nationale et internationale. C’est donc dans un des stands que j’ai vu de mes propres yeux les pierres précieuses comme le diamant, l’or, le cuivre et touché du doigt des richesses de mon pays.
C’est au parc d’attractions que j’ai découvert quelques manèges, comme Muambe (train aérien, avec ses sensations inouïes), auto-tamponneuses, etc., et c’est aussi à la Fikin que j’ai assisté à mes premiers concerts publics. Je me souviens que sur les deux mois de vacances que je passais à Kinshasa, j’étais là chaque week-end. J’allais oublier, c’est aussi à la Fikin que j’ai vu pour la première fois l’homme le plus gros du monde, Toubi et on prenait un infini plaisir à se prendre en photo avec lui. Une vraie attraction à lui seul !
Pour revenir à la Fikin, je vois en passant sur le boulevard Lumumba dont une partie a été vendue : le terrain qui était réservé à la construction d’une piscine olympique et des restaurants ainsi que des magasins, est devenu une cité moderne.
Pour l’amour du ciel, rendez-nous notre Fikin et arrêtez avec vos kermesses permanentes « ya libela » au moins dans chaque commune notamment Juga à Bandal, Kapela à Yolo, Kimbuta à Ndjili, à Saïo à Kasa-Vubu, etc. Chez nous, le provisoire devient à la longue permanent ! Au moins avec la Fikin, on pouvait apprendre, boire et manger dans un cadre quasi édénique !
JEAN PIERRE EALE IKABE (CP)