Depuis l’annulation récente du concert de Fally Ipupa à La Cigalle, des doutes planent quant à la production, ce 15 juillet 2017, d’Héritier Watanabe à l’Olympia de Paris. Dans une tribune libre postée sur son compte facebook, le journaliste et opérateur culturel Jean-Pierre Eale Ikabe, décrypte la situation et s’affiche sceptique quant à ce.
Il condamne cette plausible annulation qui cause d’énormes pertes au détriment des organisateurs. Ci-après la tribune. Watanabe annoncé à l’Olympia, un pari risqué ? Depuis quelques jours, la chaîne TV Trace Africa passe en boucles la publicité liée au concert de Watanabe à l’Olympia le 15 juillet prochain.
Sur la même page, il y a quelques jours, je relayais une note de la préfecture de police française qui annulait le concert de Fally Ipupa prévu à La Cigale pour raison de sécurité. Rien ne rassure encore que celui que ses admiratrices appellent affectueusement Chéri Wata, va, lui, bénéficier d’un régime de faveur de la part de la police de l’Hexagone en cette période où la peur du terrorisme fait pousser la fièvre chez tous les européens. Likambo ya kokamwa: nos compatriotes de la diaspora qui se font passer pour des « combattants » sont les premiers fichés pour être à la base de la lutte acharnée contre les productions de nos artistes musiciens dans l’espace Schengen.
Ils veulent ainsi à la fois une chose et son contraire. Car, comment comprendre qu’ils battent une campagne de dénigrement appuyée contre les musiciens de leurs pays d’origine, la Rd-Congo, tout en étant grands consommateurs sans devant l’Eternel, de leurs œuvres qu’ils fredonnent sans modération. Ils agrémentent toutes leurs fêtes et autres cérémonies des chansons du pays. Dans leurs voitures, il n’y en a que pour Koffi Olomide, feu Papa Wemba, Jossart Nyoka Longo, Héritier Watanabe, Félix Wazekwa, Fally Ipupa… Priver à Wata, cet ex-sociétaire de Wenge Musica Maison Mère en pleine ascension, de se produire à l’Olympia serait la pire des choses, car il sera contraint de rembourser les billets achetés en pré-vente et ainsi que le producteur qui a investi dans l’événement. Avec quels moyens?
C’est ici l’occasion d’ouvrir la parenthèse pour relever que faire jouer un artiste musicien dans cette salle aujourd’hui signifie avoir mis la main à la poche contrairement à l’époque de Rochereau où Bruno Coquatrix, son propriétaire, y programmait les vedettes de son choix, selon leur notoriété. Cette salle mythique parisienne a déjà, à titre de rappel, accueilli sur ses planches des stars du pays telles que Rochereau, le tout premier à s’y produire un mois durant, Abeti Masikini, King Kester, JB Mpiana, Koffi, Papa Wemba, Werrason.
Il est à retenir que quand on va jouer à l’Olympia ce n’est pas pour un public du ghetto mais pour une assistance multiraciale ayant acheté les billets en pré-vente. Un énorme coup promotionnel en fait.
JEAN-PIERRE EALE IKABE