La sécurité est un réel problème à l’Est comme partout en République Démocratique du Congo. Les arrestations et les libérations sont monnaies courantes dans les rangs des civils et dans les rangs des agents de l’ordre (policiers, militaires, agents de services spéciaux et autres).
Certains artistes rd-congolais et journalistes arrêtés le dimanche 15 mars 2015 avec les leaders du mouvement sénégalais « Y’en a marre » et du groupe de pression burkinabé « Balai citoyen », libérés le jeudi 19 mars, en début d’après-midi, à Kinshasa, étaient toujours objet d’interpellations répétées par des services visibles et invisibles avec pour mission d’avoir la très bonne information liée à ce rassemblement.
Selon nos sources, la plupart de ces artistes et journalistes étaient invités à animer et à couvrir la cérémonie de clôture des activités auxquelles ont pris part les activistes sénégalais et burkinabés.
Parmi tous les ressortissants rd-congolais arrêtés et libérés, trois danseurs, – Barly Tshibanda, Selemani Bob et Rashidy Rash sont depuis près de deux mois portés disparus. Les proches de ces danseurs nous confient que depuis qu’ils étaient interpellés ensemble avec d’autres artistes sur l’avenue UDPS n°12 bis, dernière l’immeuble Apocalypse 22 dans la Commune de Masina, précisément au siège de Eloko Makasi où se tenait la rencontre, certains agents de renseignement les accusaient de collaboration avec les militaires rwandais, après avoir vu dans leurs ordinateurs portables et téléphones un projet avec les danseurs rwandais.
Comme vous le savez, ils étaient pris et libérés en désordre. « Nous ignorons ce qui leur était arrivé juste après. Connaissant notre pays, nous sommes sûrs qu’ils sont encore incarcérés quelques parts, question de fournir encore plus d’informations par rapport sur leurs relations avec les danseurs rwandais. Car, vous le savez très bien, la RDC n’a pas de bonnes relations avec le Rwanda » nous a expliqué Me Lumu.
Interrogé sur la procédure pénale qui, selon le porte-parole du gouvernement, devrait être ouverte contre les rd-congolais arrêtés dimanche, l’avocat répond : « Ils doivent sûrement n’avoir pas réuni les éléments nécessaires pour conclure à une initiative de poursuite ».
La veille, lors de l’annonce de l’expulsion des activistes sénégalais et burkinabés, le ministre rd-congolais des Médias et de la Communication, Lambert Mende, avait fait savoir que les enquêtes pré-juridictionnelles se poursuivaient pour les citoyens rd-congolais.
Unis avec les membres des familles des disparus, nous appelons les ONG des droits de l’homme à se joindre à nous pour revoir ces danseurs qui à travers leur art souhaitent le retour de la paix en Afrique de l’Est. Ils sont loin de la politique ou des accords militaires qui pourraient déstabiliser le pouvoir de Kinshasa.
MAKALA KONKI