La réalisatrice italienne Cecilia Zoppelletto a présenté son film documentaire intitulé « La Belle At The Movies », ce mardi 21 juin 2016 dans la soirée, au Fleuve Congo Hôtel Kempiski devant un public select et corporate.
Animé par le comédien rd-congolais Max Kadiombo, cet événement a permis au Ministre du Tourisme rd-congolais, aux ambassadeurs accrédités en Rd-Congo, aux chefs d’entreprises et à la presse d’avoir une idée du secteur cinématographique rd-congolais, -ces réalisations, mais surtout ces problèmes. A travers « La Belle At The Movies », Zoppelletto retrace l’histoire cinématographique du pays de Papa Wemba et de Mwenze Ngangura, tout en explorant la place importante que cet art a occupé par le passé dans la société rd-congolaise.
La réalisatrice s’est posée deux questions fondamentales à savoir, comment comprendre que Kinshasa, dite « Kin la belle », une ville de plus de 10 millions d’habitants soit aujourd’hui, sans une seule salle de cinéma ? Qu’est-ce qui explique qu’en une décennie, on a assisté à la chute de toute une industrie et quel a été son impact sur le public ?
Pour avoir les réponses à ces questions, Cecilia a réalisé une série d’interviews à Kinshasa avec les exploitants de ce secteur, des responsables gouvernementaux, mais également des fanatiques du cinéma. Pour Balufu Bakupa Kanyinda –producteur et réalisateur rd-congolais : « le cinéma est un moyen important de communiquer des histoires au reste du monde et de récupérer les images d’un lieu ».
A son tour, Momo Sunguza –ancien propriétaire du Cinemax a expliqué que : « les vieux cinémas ont été envahis par des groupes de prière. Nous avons eu des problèmes avec les parents qui ne voulaient pas laisser leurs enfants aller au cinéma parce que selon eux, le cinéma était diabolique et contre leurs croyances ». Et Albert Kankienza –pasteur et président des églises de réveil de la Rd-Congo : « A l’époque, les films ont influencé négativement l’éducation de la jeunesse ».
Rappelons que « La Belle At The Movies » est un film documentaire d’une heure. La soirée de sa présentation au public a été sponsorisée par le leader dans le monde cellulaire Vodacom Congo, FBN Bank, Comexas Afrique et Nile Dutch, et boostée par l’agence de communication Creative Solution.
Bio
Cecilia Zoppelletto MA a débuté sa carrière à la télévision en tant que productrice au bureau de nouvelles de Londres de la RAI (RAI’s London news desk) en 2005. De 2008 à 2011, elle a travaillé pour le réseau italien Antenna Tre Nordest, où elle a écrit, produit et animé un certain nombre de programmes ; de l’art et la culture de talk-shows pendant la journée.
Pour en revenir à Londres, elle devient l’éditrice de caractéristiques du style de vie nigériane « Away Luxury ». Elle a obtenu une maîtrise en études cinématographiques de l’Université de Westminster. Sa thèse portait sur la disparition des cinémas de la République Démocratique du Congo, qui la conduisit à aller écrire, produire et réaliser le long métrage documentaire sur la culture du cinéma dans Kinshasa appelé « La Belle At The Movies » (2015). Cecilia est une doctorante à l’Université de Westminster, Londres et membre actif de la Médiathèque de l’Afrique.
Le documentaire de Zoppelletto regorge des contradictions des acteurs sociaux, politiques et économiques et capture un réel sentiment de frustration au cœur de ces cinéastes rd-congolais, dont la plupart ont aujourd’hui quitté le pays.
NDLR : Malgré tout, il y a de l’espoir. Car, certains rd-congolais de ce secteur ne croisent pas les bras, nous citons Clarisse Muvuba avec le festival Cinéf ‘Cinéma au féminin) et Shoper Kabambi avec FICKIN.
CINARDO KIVUILA