Le monde bouge. Le japon et l’Afrique également. La Royal African Society -RAS a organisé une conférence intitulée « Japon & Afrique : un nouveau type de relations ? », en association avec le gouvernement du Japon, ce mercredi 20 juillet 2016, à Londres, au Royaume Uni.Ensemble, tous les participants ont décidé de mettre en avant une révolution tranquille. Ils ont, en effet, réalisé que le continent africain est en train de passer d’un statut de dépendance à un statut d’autonomie, avec l’aide du Japon et d’autres partenaires du développement.
Cet évènement s’est déroulé en amont de la 6e conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Tokyo International Conference on African Development ou TICAD VI), -le premier sommet TICAD qui se tiendra en Afrique, à Nairobi, au Kenya, les 27 et 28 août 2016.
Soulignons que la conférence de Londres a fait intervenir deux experts dans le domaine du développement international qui ont discuté de l’avenir de l’Afrique. Il s’agit donc d’Akihiko Tanaka -professeur à l’université de Tokyo et ancien président du JICA (Japan International Cooperation Agency) et Charles O. Boamah -directeur financier et vice-président de la Banque africaine de développement.
De sa part, Tanaka a estimé que les pays africains devraient jouer un rôle inestimable pour le Japon dans les décennies à venir, en tant que partenaires toujours plus importants et qui représentent un énorme potentiel commercial.
Il a, ensuite, présenté son plan en quatre points pour l’Afrique :
- Croissance durable : ce qui est consommé en Afrique doit être produit en Afrique.
- Développement inclusif : importance de l’infrastructure économique.
- Bonne gouvernance : accélérateur de croissance.
- Sécurité : même si le nombre de guerres civiles a diminué, les citoyens sont toujours menacés par le terrorisme et la violence.
« Habituellement, lorsque l’on entend parler de l’Afrique, il est rare que l’on pense au Japon et de même lorsque l’on pense au Japon il est rare que l’on fasse le lien avec l’Afrique. En fait, le Japon et l’Afrique travaillent en étroite collaboration depuis des décennies – et nous nous rapprochons de plus en plus », a déclaré le Professeur Tanaka.
Il a avoué que son pays a besoin de renforcer le cap de développement de l’Afrique dans la première décennie du 21e siècle, en optimisant les capacités humaines, en développant les infrastructures et en encourageant le secteur privé dans le but de faire progresser les investissements. Pour y parvenir, le pays du soleil levant a besoin de redoubler ses efforts pour faire face à la baisse des prix de certains produits de base comme le pétrole, renforcer les soins de santé primaires et juguler les courants d’extrémisme violent qui se sont infiltrés dans certaine régions de l’Afrique.
Prenant la parole, Charles Boamah a attesté que les priorités du Japon doivent être les suivantes : apporter éclairage et électricité à l’Afrique, faire face au déficit énergétique ; nourrir l’Afrique, en étudiant l’ensemble de la chaîne alimentaire et en améliorant la productivité dans l’agriculture ; industrialiser l’Afrique, en remédiant à sa faible contribution aux échanges industriels ; intégrer l’Afrique, en améliorant le commerce intra-régional ; et enfin améliorer la qualité de vie des Africains en termes de travail et de compétences. Selon lui, la TICAD et le Japon ont toujours reconnu que le développement commence avec l’appropriation du processus par les africains, avec le soutien de ses partenaires et amis.
Pour rappel, le Japon est engagé depuis plus de vingt ans dans la promotion de la paix et de la stabilité en Afrique, dans le cadre de partenariats de collaboration. Ce partenariat a pour volonté de permettre à l’Afrique de s’approprier son propre avenir et de maintenir les engagements de la communauté internationale. Quant à la TICAD, c’est une conférence organisée tous les trois ans au Japon avec pour objectif de promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les leaders africains et leurs partenaires dans le domaine du développement. Depuis sa création en 1993, elle joue un rôle évolutif dans l’engagement à long terme du Japon pour la promotion de la paix et de la stabilité en Afrique par le biais de partenariats.
Tandis que la RAS est la principale organisation africaine britannique d’envergure internationale. Fondée y a plus d’un siècle, elle favorise une meilleure compréhension de l’Afrique au Royaume-Uni et à travers le monde.
CINARDO KIVUILA