« Zéro » de Moimi Wezam, premier film rd-congolais diffusé sur Amazon Prime Video

Sorti en 2018, le film « Zéro » de Moimi Wezam séduit Prime Video. Le long métrage a été diffusé sur la plateforme de streaming d’Amazon.

À l’image d’une Rd-Congo creuset des talents, le secteur cinématographique vit un progrès remarquable. Même si le manque de fonds d’aide, l’absence d’encadrement et d’un centre national de cinéma pouvant faciliter la production et la distribution des films bousculent le développement d’un cinéma rd-congolais résilient, le génie créatif de sa jeunesse continue d’en mettre plein la vue et touche d’autres horizons.

Moimi Wezam Mushamalirwa, réalisateur assidu, en est l’exemple parfait avec son film « Zéro » sorti en 2018 et diffusé sur Amazon Prime Video. Ce long métrage de 66 minutes est une peinture subtile et passionnante à la croisée des chemins entre questionnement et univers touchant sur une danseuse de Papa Wemba nommée Bénédicte Shutsha. C’est surtout un challenge personnel du réalisateur, une sensation agréable et une véritable plongée émouvante entre plusieurs mondes.

« C’est vraiment un sentiment de fierté mais aussi une sorte de motivation et d’encouragement. Parce que quand on a commencé à faire ce film, on ne visait même pas si haut, on ne s’attendait pas à ce que ça soit diffusé sur une plateforme de cette envergure. Les amis et moi nous venions de terminer nos formations en réalisation, et nous nous sommes dits : nous venons de terminer la formation, maintenant il faut qu’on fasse des films. Et au début on ne voulait pas des co-producteurs ou des réalisateurs déjà établis, on voulait vraiment se jeter dans la gueule du loup et puis faire nos propres preuves, s’évaluer par nous-mêmes », s’est réjoui Moimi Wezam.

Il a ajouté : « C’était ça l’objectif de ce premier film. C’était un kiff, on s’est amusés à faire ce premier film. Et notre plus grande réussite c’était amener ce projet à bout, matérialiser ce film, le voir à l’écran. C’est un film qu’on a commencé en 2016 et c’est sorti en 2018. À l’époque c’était le film d’ouverture du Congo international film festival qui s’est tenu à Goma. C’était déjà pour nous un motif de fierté et de reassurance. »

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« Zéro » et le tournant

Réalisé et produit par Moimi Wezam, « Zéro » a reçu des critiques dithyrambiques dès sa sortie en 2018. Film d’ouverture de Congo International Film Festival de Goma, le long métrage a subjugué le service de streaming du mastodonte américain par sa qualité artistique et son histoire originale. À l’origine du succès : Moimi Wezam, mais aussi ses acolytes Nelson Makengo, Okoko Nyumbaiza et Kadima Ngulungu qui ont co-produit le film.

Cette diffusion de « Zéro » sur Prime Video est surtout le fruit d’un travail bien fait par une jeunesse dotée d’une passion rageuse et éprise de l’excellence. Après la diffusion de « Viva Riva » sur Netflix, le cinéma rd-congolais continue de marquer les esprits et de rivaliser d’ardeur grâce à ses jeunes inventifs. « Zéro » de Moimi Wezam vient de le prouver.

Le réalisateur de 34 ans pense que ceci marque bien évidemment un tournant. « C’est un très grand tournant. Nous avons déjà le film de Djo Munga “Viva Riva” qui est sur Netflix et là nous avons maintenant Zéro qui est sur Amazon Prime Video. Ce sont de très grandes plateformes », a-t-il souligné.

Une bonne nouvelle pour le cinéma rd-congolais mis sur orbite par une grande plateforme internationale.

Synopsis

Seule sur son lit, Bénédicte, la trentaine révolue, écoute religieusement le tube « Zero de Papa Wemba – mort, il y a peu, sur la scène du festival FEMUA à Abidjan. Dans cette pièce éclairée à la lueur des bougies, ses yeux s’humectent de larmes alors que ses pensées s’en vont vers ses quatorze années passées au sein du mythique groupe du défunt ; « Viva la musica ». Quelques minutes après ses pensées se focalisent sur ses craintes d’avenir et sur sa situation financière.

Quelques jours après, Bénédicte, qui est connue comme danseuse, se rend sur un plateau de télévision où elle parle de son expérience aux cotés de celui que le journaliste appelle « Le Maître d’Écoles » et qu’elle appelle affectueusement « Papa ».

Elle profite de son passage à la télé pour annoncer son projet de remixer le tube « Zero » composé et interprété par Papa Wemba dans les années 70.

Pour l’aboutissement de son périlleux projet, dont l’objectif est à la fois de rendre hommage à son ancien patron et de lancer sa carrière de chanteuse, Bénédicte se fait accompagner de Moli – coach vocal de renom et de Tosha – chef d’orchestre de « Viva la musica ».

CHADRACK MPERENG